Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 69]

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L'ORIGINE ET LES CARACTÈRES

apparaît, la teneur en phosphore semble ordinairement y être plus faible que dans la magnétite. C'est un fait que nous retrouverons en étudiant les gisements de Gràngesberg, mais qu'il ne faudrait. pas cependant généraliser outremesure; car les magnétites de Dannemora, par exemple, sont parmi les minerais les plus purs de la Suède. Si l'on cherche à se faire une idée du mode de formation de ces gisements, il est difficile, comme nous l'expliquerons ultérieurement plus en détail, d'y voir autre chose que dos dépôts sédimentairos, autrefois encaissés dans des grès et schistes, dont le métamorphisme a fait des gneiss, hàlleflints, schistes micacés, etc. On a beaucoup discuté en Suède sur cette question d'origine, aussi bien ici qu'à Kirunavara ou à Gràngesberg, et l'on pourrait évidemment essayer d'imaginer une imprégnation postérieure de terrains gréseux ou schisteux par des eaux ferrugineuses, ce qui expliquerait, dans une certaine mesure, l'éparpillé^ mentdes gisements; mais, ici comme à Gràngesberg, l'interstratification est trop constante et trop poursuivie dans le détail pour qu'il soit facile d'échapper à l'hypothèse d'un dépôt sédimentaire. Le phosphore semblerait donc avoir accompagné l'oxyde de fer, comme il le fait, par exemple, dansles minorais do Meurthe-et-Moselle, et s'en être séparé, sous l'action du métamorphisme, pour cristalliser en apatite. Une faible partie de ce phosphore a pu également être introduite après coup par les venues de pegmatite, peut-être en même temps que l'oligiste se transformait en magnétite, comme je le dirai à propos de Gràngesberg. Pratiquement, on a des raisons pour supposer que ces lentilles de minerai ont la forme de disques aplatis, qui doivent présenter, suivant l'inclinaison, des dimensions comparables à colles qu'on leur connaît, suivant la direction horizontale. On ne voit, en réalité, que ceux des disques, qui se sont trouvés recoupés, à la suite de l'érosion, par la superficie actuelle, et les amas, qui nous semblent

DES

GISEMENTS DE FER

SCANDINAVES

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les plus importants, ont quelques chances pour avoir été mis au jour à peu près suivant leur section maxima. c'està-dire qu'on doit s'attendre théoriquement à voir chacun de ces gîtes disparaître un jour ou l'autre en profondeur; mais, comme certaines lentilles ont de 3 à 500 mètres de long et que leur alignement se prolonge sur plus de 4 kilomètres, il n'y a pas là de raison pour être inquiet sur l'avenir des exploitations. Les mines de Gràngesberg, où l'on a dépassé en plusieurs points 300 mètres de profondeur verticale sans amoindrissement sensible, sont, à cet égard, un exemple rassurant. C. Disposition d'ensemble des exploitations et description géologique des principales tranchées. — Nous allons compléter et préciser les observations précédentes en parcourant successivement les points les plus intéressants des travaux : ceux, où l'on peut le mieux, sinon résoudre les nombreux problèmes relatifs à ces gisements, au moins les poser sous une forme précise et apporter quelques éléments de fait à leur future solution. Il existe, à Gellivara, comme je me suis déjà trouvé le dire, plusieurs zones, ou, si l'on veut, plusieurs couches de minerai (*). (*) Au point de vue du mode d'exploitation, on peut également séparer, à Gellivara, deux régions tout à fait distinctes : 1" Au Sud, se trouve la région des minerais purs en phosphore, sur laquelle, pour cette raison, ont porté toutes les anciennes exploitations et où, par suite, les exploitations actuelles se sont trouvées gênées par ce passé, outre que la situation topographique au pied de la montagne est beaucoup moins favorable; ces minerais du Sud commencent à être exploités par puits; 2" Au Nord, s'étend la région des minerais phosphoreux, ou minerais d'exportation, sur lesquels on a pu organiser plus librement une grande exploitation rationnelle en utilisant une dénivellation, qui atteint, à Valkomman, 180 mètres au-dessus de la gare de Malmberget, et 143 mètres à Tingvalls kulle. D'une façon générale, tous les minerais extraits des mines de Gellivara, sauf ceux de Kuskulls kulle, passent par la station de Malmberget, pour descendre de là au port d'embarquement de Luleâ. 11 existe