Annales des Mines (1903, série 10, volume 3) [Image 220]

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LES CHARBONS GRAS DE LA PENSYLVANIE

Les pr ix, ou au moins le rapport de ceux de la première ligne à ceux de la seconde, sont à peu près les mêmes dans les autres Compagnies. Enfin les cutters utilisent l'énergie produite dans une installation électrique centrale, servant pour le roulage, l'éclairage, le havage, l'épuisement, etc., tandis que les punching machines nécessitent une installation de compresseurs d'air. 2° Conditions de l'emploi des haveuses de préférence au pie. — Disons d'abord rapidement quel est le travail du piqueur. Il fait le havage et les trous de mines, charge le charbon abattu sur les wagonnets qui sont devant le front de taille et pose les bois. Pour l'ensemble de ce travail, il est payé à la tonne, à un prix qui varie de 1 fr. 50 à 3 francs, suivant la couche et suivant les régions. La production journalière par piqueur est voisine de 6 tonnes dans la couche de Pittsburg. Si le charbon est trop friable, comme à Connelsville, on ne se sert pas de poudre, et tout l'abatage se fait au pic : Pendant v l'année 1901, en Pensylvanie, on a abattu 53 millions de tonnes au pic contre 29 millions à la machine. Il y a plusieurs raisons d'ordre très différent qui justifient cette prédominance du pic. 1° L'habitude et la tradition chez les mineurs. — Cette raison n'a que peu d'influence dans les régions les plus industrielles, où les mineurs sont pour la plupart des immigrés hongrois, slaves ou italiens, prêts à se mettre' à toutes les besognes. Mais elle est très forte dans les bassins anciens, surtout en W. Virginia, où plusieurs générations de piqueurs se sont déjà succédé. Au Potomac, les machines ne peuvent être introduites que très lentement en raison de l'hostilité des mineurs. 2° L'absence de capital pour créer une installation complète. — U y a beaucoup de mines encore, surtout dans

ET DE LA VIRGINIE OCCIDENTALE

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la région de l'Est, qui sont exploitées par de petits propriétaires presque sans capital. Il n'y a en effet d'ordinaire ni machine d'extraction, ni criblage, ni lavoirs; l'installation de compresseurs d'air ou de générateurs électriques constituerait une dépense relativement très importante. Avec la tendance actuelle à concentrer les mines dans quelques mains, cet obstacle à l'emploi des machines disparaîtra bientôt, comme cela a eu lieu dans la partie Ouest du bassin. 3° La nature de la couche et de son toit. ■— Pour qu'on puisse employer les machines, il faut d'abord que l'inclinaison delà couche ne dépasse pas 15°. Dans l'Est, où les synclinaux sont le plus marqués, cette considération a souvent à intervenir. Il faut ensuite que le toit soit bon, c'est-à-dire que l'on puisse laisser les bois à 2 mètres au moins en arrière du front dans des chambres d'au moins 6 mètres de large. Souvent il faut renoncer pour cela aux machines d'ans une couche entière; mais, en tous cfis, on ne peut les employer dans les parties voisines de 1 affleurement, dont le toit est plus faible et où il faut travailler au pic, si on ne veut pas les abandonner. La question est surtout importante pour la reprise des piliers. Derrière les' piliers, on laisse en effet le toit s'écrouler en se protégeant seulement par une rangée de bois. Est-il possible de tenir ces bois assez loin du front de «jlle pour se servir des machines? La question n'a encore été étudiée que dans les mines qui ont commencé à reprendre les piliers et des solutions fort diverses sont intervenues. Certaines Compagnies prétendent pouvoir reprendre les piliers, avec les cutters eux-mêmes; mais n ous ne l'avons vu pratiqué nulle part; au contraire, nous avons vu plusieurs Compagnies s'ingénier à reprendre, a ^ec ces machines, des portions de ces piliers, en étant forcées de recourir au pic pour le travail final. Ainsi, à •frorrest Hill, une fois arrivé à 15 mètres du fond des