Annales des Mines (1903, série 10, volume 3) [Image 219]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

430

LES CHARBONS GRAS DE LA PENSYLVANIE

cèdent par coupes successives ; chacune de ces coupes a l m ,05 de largeur, 2 m ,10 de profondeur et 0 m ,20 de hauteur. Il faut de quatre minutes à quatre minutes et demie pour faire une coupe dans le charbon très dur de Pittsburg. Pour passer à la coupe suivante, il faut aussi à peu près cinq minutes, si on a seulement à riper la machine sans aucun obstacle à éviter, de sorte que la chambre de 6 mètres est havée en un peu moins de une heure. Ce havage, profond de 2 m ,10, produit 46 à 48 tonnes dans la couche de Pittsburg. La machine Sullivan, qui se déplace automatiquement devant le front de taille, n'est guère employée. Les punching machines comme les cutters sont desservis par une équipe de deux hommes ; l'un est à la machine, l'autre (scraper) enlève à la pelle le charbon du havage à mesure qu'il est détaché. Cette équipe n'a pas à s'occuper d'autre chose que de faire le havage dans une chambre quand on l'y appelle, puis, le havage fait, de mettre la machine sur rails (au moyen d'un truck si c'est une punching machine). Les rails arrivent d'ailleurs dans une chambre jusqu'au front de taille. Dans ces conditions, l'équipe d'une punching machine arrive à faire trois chambres et demie et quelquefois quatre, dans la couche de Pittsburg; l'équipe du cutter en fait là quatre très aisément. Dans les couches de l'Est, le charbon est moins dur, et le travail plus rapide. A Windber, une punching machine fait cinq chambres ; comme la couche n'y a que l m ,20 d'épaisseur, la production par machine et par jour y est à peu près la même qu'à Pittsburg, c'està-dire de 80 à 100 tonnes. On peut comparer les deux types de haveuses à plusieurs points de vue. D'une façon générale, le cutter coûte deux fois plus cher, consomme deux fois plus de puissance, et produit par jour deux fois plus de charbon que la punching machine. Les ' prix d'achat sont respectivement de 5.000 francs et de

431

ET DE LA VIRGINIE OCCIDENTALE

2.500 francs. Pour la consommation de puissance, la comparaison a été faite surtout entre les punching électriques et les cutters ; aussi le chiffre n'a-t-il pas grandesignification. La production par jour peut aller à 200 tonnes par cutter et à 100 tonnes par punching machine, dans la couche de l m ,80 de Pittsburg. Le charbon détaché par les cutters est en poudre inutilisable, taudis que les punching machines donnent des fines encore bonnes. On ne peut employer les cutters que dans une veine très plate, tandis qu'en prenant les chambres en descen■derie, de manière que la machine retombe, naturellement ■contre le front de taille, on peut employer les punching machines sur des déclivités de 15°. Les cutters occupent devant le front de taille 2 m ,50 de profondeur. Il faut donc que tout cet espace soit libre pour qu'on puisse riper la machine entre deux coupes ; cela nécessite un toit très bon. Pour les punching machines, l'espace libre devant le front de taille ne doit avoir que 2 mètres; y aurait-il même des bois à une distance moindre, on pourrait employer encore les machines, car leur poids plus faible que celui des cutters et leurs dimensions beaucoup moindres permettent de les inançeuvrersans trop de peine. Néanmoins ceia est peu pratiqué. Il y a une économie sérieuse de main-d'œuvre à employer les cutters ; car ils réalisent une production double avec le même personnel que les punching. L'équipe est payée à la tonne de charbon. Comme exemple, les prix convenus pour 1902 entre la Pittsburg Coal Co et la Monongahela River Coal and Coke Co, d'une part, et leurs ouvriers syndiqués, de l'autre, sont pour l'équipe, par tonne de tout-venant, en cents (5 centimes) : Veine mince (moins de -,80)

n

Punching machine lutter Tome III, 1903.

1 9,57 6,14

Veine épaisse (plus de -,80)

I 7,4:! 4,78

29