Annales des Mines (1903, série 10, volume 3) [Image 42]

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NOTES

SUR

LA

THEORIE

par décomposition organique, soit par apport de salse). On rencontre, d'ailleurs, assez fréquemment des cristaux de graphite foisonnant dans les divers cipolins de France : à Savennes, dans le Plateau Central; à Ville-èsMartin, dans la Loire-Inférieure ; à Sainte-Marie-aux-Mines (Vosges) (*). Ce ne sont peut-être que les transformations métamorphiques de la matière qui noircit tant de . bancs calcaires : métamorphisme, dont on a parfois la preuve directe au contact des granités les traversant (Ariège, etc.). On peut ajouter que, partout, le graphite des zones cristallophylliennes fait partie d'un même groupement complexe, comprenant des terrains très variés, à types à la fois très acides et très basiques, depuis les leptynites et aphtes jusqu'aux amphibolites, pyroxénites et cipolins. Tout cet ensemble, si difficilement explicable dans l'idée d'une formation éruptive ou d'une première croûte de consolidation, a bien des chances pour être le résultat d'un métamorphisme sur des sédiments variés, tels que des calcaires, schistes et grès. On a vu que, même à Ceylan, c'est dans des terrains de ce genre qu'on a trouvé le graphite. Une autre particularité intéressante, puisqu'elle constitue, elle aussi, un fait très fréquent, en dehors même de la région que nous considérons actuellement, est l'association ordinaire du titane avec le graphite. J'ai cité tout à l'heure la présence d'une syénite augitique avec sphène, passauite et graphite. Le même sphène se retrouve, avec de la chondrodite et du graphite, dans les cipolins. Mais surtout le rutile est un élément très constant des gneiss graphiteux; il paraît, en Bavière, intimement associé avec le graphite, apparaissant dans les gneiss à cordiérite uniquement lorsque celui-ci s'y montre aussi. (*) LACHOIX,

Minéral, de la France, II, p. :io9

DES

GITES

MINERAUX

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On a retrouvé un fait identique au Canada, où le graphite, encaissé de même dans des gneiss au voisinage de cipolins, est également accompagné de rutile et souvent aussi de sphène, développé dans les calcaires ; au mont Batougol, nous venons de rencontrer la même relation du graphite et du sphène et, un peu partout, les schistes métamorphiques graphiteux sont riches en rutile. L'idée de chercher une origine profonde à cette association est donc toute naturelle. On doit cependant remarquer que les inclusions de rutile sont fréquentes dans la plupart des schistes métamorphiques, graphiteux ou non, et se retrouvent souvent dans les micas d'une foule de terrains, où il est peut-être permis de voir des éléments argileux résorbés. Pour la même raison, le sphène microscopique est abondant dans les schistes amphibohques, où l'amphibole décèle la présence antérieure de calcaire. L'acide titanique est, évidemment, dans les sédiments, un élément beaucoup plus fréquent qu'on ne le croit en général, et il a pu ,en outre, être introduit par le métamorphisme^). On ne peut donc s'avancer sur ce terrain qu'avec une grande prudence. Mais, cette restriction faite, il n'en existe pas moins, entre la présence du graphite et celle du rutile, des rapprochements assez multipliés et d'ailleurs assez en relation avec les analogies chimiques du carbone et du titane, pour que l'argument soit pris en sérieuse valeur. Il n'en est pas de même, selon moi, d'observations, auxquelles on a attaché une grande importance, sur la présence fréquente d'amas kaoliniques au contact de lits graphiteux,;! Schwarzbach comme en Bohême, ou d'une zone ( ) J'ai signalé autrefois [In DE GHOSSOUVRE, Minerais de fer du centre e la France [Ann. des Mines, 1886, p. 104)] la présence du rutile dans a glles dites dan sidérolithiques du Berry. Il existe de même du rutile S le «cément salin de Stassfurt. Le granité moyen de la Creuse renfe 16 d acide loin ' titanique. C'est un point dont il va être question plus

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