Annales des Mines (1902, série 10, volume 2) [Image 187]

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REVUE DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES

pondant à la striction ; enfin, FG correspond à l'expulsion de la débouchure. De même, le diagramme de eisaillage fournit des indications qu'on peut rapprocher de la charge de rupture et de l'allongement donnés par l'essai de traction. Essais de pliage. — Les simples pliages, exécutés à froid jusqu'àl'apparition des premières criques, fournissent un moyen commode d'apprécier la qualité du métal. Pour éviter l'incertitude qui résulte de l'adresse plus ou moins grande de l'opérateur, il est bon de se servir d'une machine simple pour effectuer cet essai. Une telle machine a été installée par M. Roussel dans le Laboratoire d'essai de l'arsenal de Malines. Essais de pliage sur barrettes poinçonnées. — M. Guillery, directeur des ateliers de la Société française de constructions mécaniques, a présenté au Congrès de Budapest, en 1902, une série de résultats d'essais de pliages sur barrettes poinçonnées au préalable. Cette méthode d'essai avait été déjà indiquée par M. Considère. Le pliage est fait de telle sorte que le côté correspondant à la sortie du poinçon travaille à l'extension. Les tôles sont différenciées par l'angle de pliage sous lequel se produit la première crique au bord du trou poinçonné. Essais par empreinte de bille. — M. Brinell, ingénieur suédois, a imaginé d'essayer les métaux par la simple empreinte d'une bille en acier dur, appuyée sur la surface du métal ; il estime qu'on peut obtenir, par cette méthode, des résultats comparables à ceux des essais de traction, et déterminer la charge de rupture, l'allongement proportionnel et la limite d'élasticité apparente ; les tableaux des nombreuses expériences qu'il a exécutées indiquent ar en effet une coïncidence remarquable entre les essais p

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empreinte de bille et les essais de traction. La méthode de M. Brinell est exposée dans un mémoire qu'il a présenté au Congrès international des méthodes d'essai, en 1900 re (Publications du Congrès, t. II, I partie, p. 83). En appuyant une bille dure en acier, de 10 millimètres de diamètre, par exemple, avec une force de 3.000 kilogrammes pour les essais de fers et d'aciers (et beaucoup moindre par les essais d'autres métaux), sur la surface de la pièce à essayer, on obtient une empreinte circulaire : M. Brinell définit la dureté par le quotient de la force, en kilogrammes, par la surface de l'empreinte, en millimètres carrés. En multipliant ce coefficient de dureté par un facteur convenable, on obtient la charge de rupture en kilogrammes par millimètre carré ; le facteur varie suivant la nature de métal ; il est, par exemple, de 0,346 pour certains aciers laminés, d'une teneur en carbone inférieure à 0,8 p. 100 et n'ayant subi aucun traitement à froid. Pour déterminer les allongements, on enfonce une petite bille de 5 millimètres à 2 millimètres du bord de la surface plane sur laquelle se fait l'épreuve (fig. 89), jusqu'à l'apparition d'une crique. La mesure du gonflement (cote AB de la fig.) est en rapport direct avec l'allongement. Enfin, pour la limite d'élasticité apparente, on appuie la bille de 5 millimètres à 2 millimètres du bord, jusqu'à ce que la déformation de la surface plane (perpendiculaire à la surface pressée par la bille) commence à se produire; la force nécessaire pour produire cette première déformation est proportionnelle à la limite d'élasticité. On apprécie la première déformation par le jeu de la lumière sur la surface convenablement polie. La simplicité de cette méthode est remarquable : elle peut s'appliquer, en se limitant au premier et au troisième mode d'opérer, aux pièces mêmes qu'on ne veut pas sacrifier. La concordance indiquée par Brinell entre les résultats de cet essai et de l'essai de traction ne s'est pas toujours