Annales des Mines (1902, série 10, volume 2) [Image 54]

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DISPOSITIFS DE SÉCURITÉ A APPLIQUER

« tement dans le second, on ouvre le robinet de vidange « du premier, et, au bout d'un instant, on enlève le cou« vende pour remplacer le marc épuisé par du marc « neuf. >*> C'est au cours d'une de ces opérations que l'accident s'est produit. Le couvercle, inopinément projeté par la pression intérieure, vint frapper mortellement l'ouvrier qui procédait à l'ouverture du couvercle du récipient n° 2. i .La cause directe de l'accident n'a pu être déterminée. On a supposé que le robinet de vidange était lâche et qu'après avoir été ouvert, il se serait refermé intempestivement avant que la pression eût disparu dans le récipient; on a supposé également qu'une obstruction des plaques perforées par le marc aurait empêché la pression de disparaître, en dépit de l'ouverture du robinet. Quoi qu'il en soit, l'enquête a donné lieu à une constatation hors de doute, relativement à la défectuosité de l'appareil qui comportait le déboulonnage du couvercle sans que l'on eût acquis la certitude, par une vérification efficace, que toute pression eût disparu du récipient. « Pareille vérification », observe à ce sujet l'avis de la Commission centrale des machines à vapeur, « devrait « toujours précéder le déboulonnage du couvercle d'un « récipient de vapeur; l'ouverture d'un robinet de vi« dange placé au bas du récipient ne pouvait, dans « l'espèce, dispenser de cette vérification nécessaire, <( étant donné que l'appareil se trouvait en partie rempli « de matières solides et cloisonné par des tôles perfo« rées, dont les trous risquaient de se trouver plus ou « moins obstrués par ces matières. »

AUX RÉCIPIENTS DE VAPEUR A COUVERCLE AMOVIBLE

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CONCLUSIONS.

Si les trois accidents qui viennent d'être relatés n'offrent pas, quant à leur cause directe, une identité absolue, leur rapprochement autorise les conclusions suivantes : 1° L'ouverture des couvercles en question ne doit être effectuée qu'avec prudence ; 2° Elle doit, notamment, être précédée d'une constatation rigoureuse de la disparition de toute pression effective à l'intérieur du récipient ; 3° Si cette constatation ne donne pas un résultat satisfaisant, il faut pouvoir réaliser l'égalité absolue de pression entre l'intérieur du récipient et l'atmosphère. Pour que ces précautions puissent être prises par l'ouvrier chargé de l'ouverture du récipient, il suffit évidemment qu'il dispose d'un moyen, tel que l'ouverture d'un robinet d'épreuve placé sur le couvercle même ; ce robinet peut d'ailleurs être petit et doit l'être pour que la manœuvre n'expose point l'ouvrier à des brûlures. A l'ouverture d'un tel robinet d'épreuve, on a proposé d'assimiler le « soulèvement d'une soupape de sûreté » ; pour que ce moyen soit admissible, il est évident que le soulèvement prévu doit être le soulèvement à la main. L'intérêt que ce détail présente au point de vue de la sécurité exige qu'il soit précisé," soit dans les recommandations techniques qui peuvent être inspirées par le rapprochement de ces accidents, soit dans les consignes à donner au personnel ouvrier. Il ne suffit pas, en effet, que les appareils de sécurité soient installés sur les récipients ; il faut que les ouvriers reçoivent l'ordre formel d'en faire usage avant de procéder au déboulonnage du couvercle.