Annales des Mines (1902, série 10, volume 1) [Image 137]

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LE GISEMENT DE MINERAI DE FER OOLITHIQUE

dépens des terrains préexistants ; 2° que, dans le voisinage des centres d'émission, la précipitation du fer a atteint son maximum et a permis la constitution d'une zone de grande richesse; 3° que, sur la périphérie de cette première zone, il en existe une seconde où le carbonate de chaux s'est précipité à son tour en grande abondance ; 4° et qu'enfin, au-delà de la deuxième zone, s'étendent des formations sédimentaires simplement enrichies par l'élément ferrugineux devenant de moins en moins abondant. Il sera fort intéressant, pour les exploitants de mines, de connaître ces différentes zones, dont dépend étroitement la valeur des produits. Les première et deuxième zones contiennent les minerais riches ou calcaires, presque purs. Ce n'est que sur la bordure extérieure de la deuxième zone que le mélange avec les sédiments pauvres devient très sensible. Au large de cette limite, suivant que les sédiments contemporains étaient quartzeux, argileux ou calcaires, les produits présentent des compositions très disparates où la silice, l'alumine ou la chaux atteignent quelquefois des teneurs considérables. En ce qui concerne le traitement métallurgique, les minerais à teneur élevée en silice ou en chaux ne sont pas toujours à dédaigner. Grâce à la prédominance de l'un ou de l'autre de ces éléments, et aussi parfois à celle de l'alumine, leur caractère réfractaire s'accentue et ils deviennent éminemment propres à la fabrication des fontes de moulage, fabrication dans laquelle il faut réaliser une allure très chaude pour parvenir à introduire beaucoup de silicium dans la fonte. En dehors de ce cas spécial, la présence de la silice à l'état de quartz dans les minerais est plutôt un inconvénient, et on cherche à l'éviter autant que possible, surtout depuis que le procédé Thomas s'est répandu dans l'Est.

DE LA LORRAINE

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SILICE ET ALUMINE CONTENUES DANS LES MINERAIS.

Dans les très nombreuses analyses qui ont été faites dans ces dernières années, à l'occasion des recherches de mines, on ne s'est jamais préoccupé de doser séparément la silice combinée et le quartz. D'une façon générale, on sait que les minerais très quartzeux présentent une grande friabilité. Ceux où prédomine le calcaire sont, au contraire, extrêmement résistants. Des échantillons de minerais de cette dernière catégorie, essayés à l'usine de la Société de Pont-à-Mousson, n'ont commencé à se fendiller que sous des pressions variant entre 217 à 288 kilogrammes par centimètre carré. Dans les minerais purs, le ciment qui réunit les oolithes est à la fois calcaire et silicate ; le sesquioxyde de fer s'est concentré spécialement dans les oolithes, mais sans se dégager entièrement de la chlorite, qui a été en partie concrétionnée avec lui. C'est, du moins, ce que tendent à démontrer les travaux de M. Bleicher, qui a étudié les effets d'une action prolongée de l'acide chlorhydrique et du chlorate de potasse, avec ou sans addition d'acide nitrique, sur les oolithes ferrugineuses. M. Bleicher a constaté de la sorte : 1° Que les oolithes sortent de ce traitement privées de fer et réduites à un squelette siliceux zoné ; 2° Que le ciment dans lequel les oolithes sont nichées est devenu aussi complètement privé de fer et qu'il est souvent d'une structure fibriUaire ; 3° Qu'on observe quelquefois des grains desable quartzeux entrant dans la composition du ciment ou dans celle des oolithes.