Annales des Mines (1901, série 9, volume 20) [Image 162]

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ÉTUDE GÉOLOGIQUE ET MINIÈRE

du Hong-Choui-Kiang. Dans la région de Nan-Ning, le dévonien apparaît sous la forme d'un calcschiste rose, d'une dizaine de mètres d'épaisseur, superposé au précambrien, et exploité comme marbre aux environs de la ville. Un calcaire semi-cristallin, pouvant acquérir une puissance d'au moins 100 mètres, surmonte ce calcschiste et constitue les escarpements dans lesquels coule la rivière de Long-Tcheou, dite Tso-Kiang. Il forme la base des pitons carbonifériens situés entre Long-Tcheou et Lang-Son. Près de la frontière et notamment au camp chinois de Lien-Tchen, il est très cristallisé et ne renferme souvent aucun fossile visible. Examiné au microscope par M. Cayeux, il apparaît nettement comme une oolithe en voie de régression cristalline (*). J'ajouterai que, d'après un sondage exécuté à HaïPhong, il me semble que l'horizon fossilifère du dévonien supérieur y existerait à une centaine de mètres de profondeur. Il a été retrouvé etreconnu comme horizon phosphaté sur la bordure du Delta, au Sud-Ouest de Hanoï. D. Système Carboniférien. — 1° Carboniférien inférieur. — Le passage des horizons dévoniens aux horizons carbonifériens ne se manifeste par aucune discontinuité. Depuis le golfe du Tonkin jusqu'au Fleuve Bleu, il est caractérisé par un horizon de phtanites, en couches minces, qui alternent avec un calcaire plus ou moins argileux, parfois gris, souvent fuligineux, et la plupart du temps finement rubané(**). Ce calcaire est très souvent fissile en pla-

(*) La région est criblée d'un porphyre à quartz globulaire, à grands cristaux d'albite (porphyre de Yang-Tze-Lan), quia été déterminé par MM. Michel Lévy et Lacroix. Il se rencontre jusqu'à l'embouchure du Fleuve Rouge (**) On peut le rencontrer à l'embouchure du Fleuve Rouge, au po» de l'ile de Gac-Ba. Un échantillon m'en a été montré par M. Luc, directeur de la Mine de Hon-Gay.

DES PROVINCES CHINOISES VOISINES DU TONKIN

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quettes dont on fait un usage étendu au Yun-Nan pour la toiture et les dallages. Au-dessus de ce premier horizon, on rencontre, sur un assez grand nombre de points, une formation gréseuse et schisteuse, qui renferme des couches de houille souvent très régulières, mais fréquemment cendreuses. Les niveaux de schistes charbonneux sont pétris de Slitjmaria (échantillon de Siao-Choui-Tsin, déterminé par M. Zeiller). J'ai rapporté de Lan-Mou-Tchang (Kouei-Tcheou, mines de houille et de cinabre) des schistes appartenant au carboniférien inférieur, comme l'a indiqué M. Douvillé 'schistes à Orthotetes crenistria). Les premiers temps de la période carboniférienne ont été marqués par des phénomènes éruptifs d'une importance et d'une extension très remarquables. Un immense épanchement de lave ancienne, parti surtout de la bordure méridionale du massif cristallin du SeTchouan, s'est étendu jusqu'aux environs de Yun-Nan-Sen et sur la partie septentrionale du Kouei-Tcheou. Des épanchements analogues paraissent exister en Annam. La même roche a été découverte en Cochinchine et décrite par M. Petiton(*). MM. Michel Lévy et Lacroix la définissent ainsi qu'il suit : <( Mélaphyre labradorique : Grands cristaux de péri« dot transformé en bowlingite, d'augite, de labrador non « zoné, à éclat vitreux. Microlites de labrador et d'augite " a structure fluidale, disséminés dans un verre altéré <• riche en cristallites de magnétite. » Dans les hautes falaises qui bordent le Fleuve Bleu, au Nord de Toung-Tchouan, la roche présente nettement la structure basaltique, tout en restant divisée en nappes

(*) Petiton, Géologie de l'Indo-Chine. Paris, 1893, avec Atlas.