Annales des Mines (1901, série 9, volume 20) [Image 101]

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NOTE SUR CERTAINES CAUSES SPECIALES

résistance du câble avait sans doute diminué de près de moitié (en admettant une résistance initiale par centimètre carré égale non pas à celle de la patte, toujours plus facile k fabriquer, mais k celle du gros bout). Nous avons encore pu faire procéder à quelques essais systématiques semblables sur différents câbles mis hors de service dans le bassin de Saint-Etienne ; les résultats n'en ont pas été assez frappants pour que nous croyions devoir nous y arrêter aussi longuement que sur les précédents ; nous croyons cependant devoir les rappeler sommairement. Nous citerons d'abord un câble qui avait servi pendant vingt-huit mois au puits Ferrouillat des houillères de Montrambert et de la Béraudiërè ; ce câble travaillait sous des tensions maxima de 88 kilogrammes au petit bout, et de 76 kilogrammes et demi à l'enlevage (tensions réduites k 70 et 66 kilogrammes pour les cordées au charbon, c'est -k -dire pour la plupart des cordées) ; il travaillait donc, en général, sous des tensions faibles, tout particulièrement au petit bout, conditions qui se rapprochent un peu de celles du câble qui fait l'objet de laprésente étude ; mais c'était dans un puits beaucoup moins profond (extraction à la profondeur de 339 mètres) où par suite, bien que l'extraction fût assez active, les vîj tesses de circulation ne pouvaient jamais atteindre de^ valeurs aussi élevées. Au cours de ses vingt-huit moi:- de service, ce câble avait élevé environ 200.000 tonnes de poids utile et des-, cendu 40.000 tonnes de remblais. Les essais pratiqués après sa mise hors service ont mis en évidence que sa résistance k la rupture était notablement moins satisfaisante pour ia partie haute que pour la partie inférieure ; tandis que la résistance par centimètre carré k la patte était encore de 336 kilogrammes par centimètre carré, elle n'était plus que de 462 kilo-

DE FATIGUE DES CABLES D'EXTRACTION

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grammes k l'enlevage, ce qui correspondait k des charges totales de rupture de 44.460 kilogrammes et de 48. 190 kilogrammes, soit k des coefficients de sécurité, sous la charge maxima, de 7,2 au petit bout et de 5.2 seulement au gros bout (coefficients de sécurité respectivement égaux à 9 et k 6 dans la marche au charbon). Un autre câble, ayant servi pendant trente mois au puits Malafolie II de la Compagnie des Mines de Firminy, a été également soumis k des essais systématiques après mise hors de service : il avait travaillé sous des tensions maxima de 81 kilogrammes et demi k la patte et de 80 kilogrammes et demi à l'enlevage (réduites k 71 kilogrammes k la patte et 73 kilogrammes au gros bout dans la marche au charbon) ; l'enlevage était donc aussi relativement chargé par rapport k la patte ; la profondeur du puits n'était d'ailleurs que de 360 mètres. Au cours de ses trente mois de service, le câble avait élevé 300.000 tonnes utiles, dont la moitié environ d'eau ; mais il n'avait descendu qu'une dizaine de mille tonnes. Après un tel service, la résistance à la patte était tombée k 20.800 kilogrammes, soit 288 kilogrammes par centimètre carré (coefficient de sécurité de 3,35) ; mais sa résistance dans la section la plus fatiguée de sa partie supérieure était restée de 29.500 kilogrammes, soit 273 kilogrammes par centimètre carré, donnant un coefficient de sécurité de 3,2, k peu près égal k celui de la patte. Des essais analogues faits sur un câble ayant assuré 1 extraction, pendant vingt et un mois, au puits Pélissier des mines de Villebœuf, ont fourni les résultats suivants : le câble travaillait sous des tensions de 87 kilogrammes et demi à la patte et de 70 kilogrammes et demi k l'enlevage : il était donc calculé k peu près dans les conditions généralement recommandées ('surcroit de tension de 17 kilogrammes à la patte par rapport k l'enlevage. soit