Annales des Mines (1901, série 9, volume 20) [Image 84]

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NOTE

SUR

CERTAINES

CAUSES

DE

SPECIALES

L'ensemble de ces essais met en évidence qu'il existait à

FATIGUE

DES

CABLES

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D'EXTR ACTION

cause occasionnelle devait être attribuée la rupture même.

lapartie supérieure des deux câbles une région dans laquelle

Ainsi que nous l'avons indiqué ci-dessus, les conditions

larésistance s'était abaissée (*) beaucoup plus que dans toutes

générales de l'installation des câbles sur le puits étaient

les autres parties; pour celui des deux câbles qui ne s'est

en tous points satisfaisantes, sauf en ce qui concerne le

pas rompu, on a pu constater une résistance de 48.000 ki-

calcul même des câbles ; d'autre part, l'enquête appro-

logrammes seulement, soit de 360 kilogrammes par centi-

fondie à laquelle nous avons procédé ne nous a permis

mètre carré, en un point où la charge en service normal

de découvrir aucune cause accidentelle (blessure reçue

était de 10.500 kilogrammes environ, ce qui réduisait le

parle câble, choc violent subi par la cage au moment de

coefficient de sécurité à 4 1/2; pour celui qui s'est rompu,

l'accident, surcharge

on a constaté une résistance de 38.000 kilogrammes seu-

puisse attribuer la rupture elle-même ; d'ailleurs, ni la

lement, soit de

durée du service du câble, ni le

326 kilogrammes par centimètre carre

importante,

etc.)

à laquelle

on

tonnage qu'il a eu à

correspondant à un coefficient de sécurité en service nor-

remonter ne paraissent suffisamment considérables pour

mal égal à 3 1 /2, et il est permis de penser que, dans la

expliquer a priori cotte rupture en service. Nous avons

section même où la rupture s'est produite, cette résis-

ainsi été amené tout d'abord à rapporter la fatigue excep-

tance était notablement plus faible encore; et cela alors

tionnelle éprouvée au voisinage immédiat du point où s'est

que les essais à la patte donnaient une résistance totale

produite la rupture de l'un des deux câbles aux chocs que

de plus de 43.000 kilogrammes, plus élevée qu'au voisi-

la machine devait fréquemment provoquer clans les dif-

nage de l'enlevage, et, correspondant à un coefficient de

férentes circonstances du service normal, et particulièrement pendant la descente

sécurité dépassant 9.

des cordées lourdes.

Nous

rappelons d'ailleurs que, pendant les deux mois et demi qui ont IV

précédé l'accident, c'est-à-dire précisément

à

partir du moment où l'examen hebdomadaire des câbles a commencé à révéler des traces de fatigue, il a été introduit dans la mine des quantités assez importantes de

Causes auxquelles on peut attribuer l'usure exceptionnelle de la partie supérieure du câble.

terre et d'eau,

et qu'il a été descendu ii cet effet un

assez grand nombre de cordées comportant une charge totale de i .896 kilogrammes.

En présence des constatations ci-dessus mentionnées,

Nous avons cherché à évaluer, à l'aide des calculs qui

nous nous sommes efforcé de rechercher k quelles causes

suivent, les efforts dynamiques auxquels le câble pouvait

devait être rapportée la fatigue exceptionnelle ainsi consta-

être soumis dans les différentes circonstances de son ser-

tée à la partie supérieure des deux câbles, et à quelle

yice ; soit T la tension du câble dans une quelconque de ses sections; P le poids de la cage qu'il supporte ; C le

(*) L'examen de la matière dont était constitué le câble et de la façon dont il avait été fabriqué faisait supposer que la résistance initiale par centimètre carré de cette partie devait être comparable à celle des autres parties des deux câbles.

poids de la portion du

câble qui est comprise entre la

°age et la section considérée, et y l'accélération du système comptée dans le sens descendant.