Annales des Mines (1901, série 9, volume 19) [Image 233]

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d'entre elles, identité spécifique; c'est ainsi que j'ai pu rapprocher le Sphenopteris regularis Abbado du Sphen. Picandeti Zeiller, le Sphen. artemisiœfolia Abbado (non Sternberg) de ÏEremopteris Courtini Zeiller, le Pecopteris orientalis Schenk (sp.) du Pec. Monyi Zeiller, le Tœniopteris tehuis Abbado du Tœn. jejunata Gr. Eurv.le Lepidophloios chinensis Abbado du Lepidophloios Uessorti Zeiller. On ne peut donc hésiter, pour le classement géologique des couches de charbon du Chansi, qu'entre le couronnement du Stéphanien et la base du Permien : s'il s'agissait de gisements européens, la présence du Tœniopteris multinervis, que nous ne connaissons que dans l'Autunien, trancherait la question en faveur du Permien ; mais quelque valeur qu'il faille accorder à cette espèce, peut-être est-il plus prudent, pour une région aussi éloignée de nous, de demeurer sur la réserve jusqu'à ce que des documents plus nombreux soient venus compléter les éléments d'appréciation dont nous disposons aujourd'hui. L'hésitation se limite, d'ailleurs, à bien peu de chose, puisqu'il ne s'agit guère que de savoir si ces gisements du Chansi doivent être parallélisés avec ceux d'Igornay dans l'Autunois, par exemple, ou bien avec ceux de Commentry dans l'Allier, et que ces derniers ont été eux-mêmes considérés comme permiens plutôt que comme stéphaniens par quelques paléobotanistes. On est certainement ici au voisinage immédiat de la limite entre le Stéphanien et le Permien, et dans de telles conditions il n'est pas surprenant qu'il y ait un peu d'incertitude sur l'attribution, la balance ayant toutefois une certaine tendance, à raison delà présence du Tœniopteris multinervis, ii pencher du côté du Permien plutôt que du côté du Stéphanien. Le mieux parait, être dès lors de classer ces gisements comme permo-houillers, en désignant par ce terme, conformément au sens qui lui a été donné par beaucoup

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d'auteurs, les couches de passage du Stéphanien au Permien, voisines, de part et d'autre, de la limite commune entre ces deux terrains , mais non susceptibles d'être rapportées avec certitude à l'un plutôt qu'à l'autre, du moins dans l'état actuel de nos connaissances. Les couches de Ponn hsi hu dans le Liao toung sont évidemment contemporaines de celles du Chansi et doivent être classées avec elles comme permo-houillères ; et je crois, en outre, qu'il faut attribuer le même âge aux couches charbonneuses de Kai ping, dans le Tcheli, qui occupent une situation géographique intermédiaire entre les unes et les autres. A Pônn hsi hu, Schenk a reconnu, en outre du Tœniopteris multinervis, du Pecopteris orientalis et du Nevropteris cf. Matheroni (Nevr. flexuosa Schenk) dont j'ai parlé plus haut, le Pecopteris arborescens, le Cordaites principalis, un Samaropsis, et un axe garni de feuilles rubanées, qu'il a décrit sous le nom de Pterophyllum carbonicum (*), mais qu'il a considéré plus tard, d'après une note manuscrite mise par lui sur l'exemplaire qu'il m'a envoyé de son travail, comme un rameau de Cordaïte, de Poacordaites sans doute, encore garni de feuilles. Parmi les plantes assez nombreuses recueillies à Kai ping, je. mentionnerai seulement, comme significatives, le Psygmophyllum angustilobum Schenk, dont j'ai fait remarquer plus haut la grande ressemblance avec ÏEremopteris Courtini Zeiller, de Commentry, de nombreuses pinnules de Nevropteris, attribuées par Schenk au Nevr. fle.ruosa(* 1') et qui me paraissent devoir être regardées plutôt comme étroitement alliées, sinon même comme identiques au Nevr. Planchardi Zeiller, du Houiller tout China, vol. IV, p. 214, pl. XLIV, fig. 4 5 (**) Ibid., p. 217, pl. XLIII, fig. 1-18.

(*) SCHENK,

Tome XIX, 1901.

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