Annales des Mines (1901, série 9, volume 19) [Image 232]

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NOTE

SUR LA FLORE

HOUILLÈRE

DU CHANSI

également représenté par un échantillon dépouillé des couches les plus extérieures de l'écorce et n'est pas susceptible d'une attribution spécifique précise. Le Lepidophloios lancinas est, au contraire, représenté par un échantillon assez net et dont la détermination ne semble guère discutable, malgré l'absence de cicatrices foliaires bien visibles. Le Lepidophloios chinensis Abbado rappelle, par ses grands coussinets foliaires, le Lepid. macro lepidotus Goldenberg, et le Lepid. Dessorti Zeiller du Permien inférieur. Le Lepidophyllum chinense est représenté par une bractée détachée, bien nette, mais sur les affinités de laquelle il n'y a aucune remarque utile à formuler.. J'ai discuté plus haut les Sigillaria Fogolliana, Sig. polymorpha et Sig. oculus-felis, qui doivent être reportés dans le genre Lepidodendron et qui pourraient peut-être, ainsi que je l'ai dit, ne représenter que des formes variées d'un type spécifique unique. Le Sig. plana ne parait pas, comme je l'ai fait également observer, susceptible, du moins sur le seul examen des figures, d'une détermination générique précise ; il se pourrait que les deux coussinets qui le représentent appartinssent encore à une Lépidodendrée. En tout cas, l'échantillon décrit comme Sigillaria sp. (pl. III, fig. 4) n'est certainement autre chose qu'un fragment, partiellement décortiqué, de Lépidodendrée, et les feuilles de Sigillaria des fig. 5, pl. III, et fig. 4, pl. V, peuvent appartenir à des Lépidodendrons tout aussi bien qu'à des Sigillaires. Enfin, les racines rapportées au genre Stigmaria peuvent en effet représenter des organes appendiculaires de ce genre, détachés et froissés, mais l'interprétation en demeure un peu indécise. Quant aux Cordaïtées, j'ai dit plus haut que la fig. 5, pl. V, appartenait, à n'en pas douter, au Cordaites principalis.

NOTE SUR LA FLORE

HOUILLERE DU CHANSI

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En somme, le travail de M. Abbado offre ce grand intérêt, malgré l'insuffisance de plusieurs échantillons et l'imperfection d'une partie des figures, qu'il fait ressortir la richesse en Fougères des gisements du Chansi, et qu'il a établi la présence dans les gisements chinois, non pas du genre Sigillaria comme l'a cru l'auteur, mais des genres Lepidodendron et Lepidophloios, qui n'y avaient pas encore été observés, le genre Lepidodendron signalé par Schenk dans le Tcheli n'y étant représenté que par des fragments de ramules fouillés (*) dont l'attribution n'est rien moins qu'indiscutable. Conclusions.

En résumé, les gisements, soit d'anthracite, soit de houille grasse, du Chansi renferment une flore dont les types les plus significatifs sont, les uns identiques, les autres alliés de plus ou moins près, à des espèces du Stéphanien tout à fait supérieur ou de la base du Permien. J'ai déjà mentionné comme tels, dans les échantillons de M. Leprince-Ringuet, Calamités cf. leioderma et Lepidodendron Gaudryi. Le Tœniopteris multinervis, observé par M. Abbado dans les mêmes gisements, fournit une indication encore plus formelle en faveur de l'attribution de ces gisements à un niveau très élevé, puisqu'il n'est actuellement connu que dans le Permien et n'a pas été rencontré dans les couches stéphaniennes même les plus élevées. Ces indications seraient d'ailleurs confirmées, s'il en était besoin, par les affinités que j'ai signalées entre diverses espèces du Chansi et certaines formes de Commentry, de l'Autunois ou de la Corrèze, si tant est même qu'il n'y ait pas, pour quelques-unes (*) China, vol. IV, pl. XL1I. fig. 19, 20, 34 6.