Annales des Mines (1900, série 9, volume 18) [Image 238]

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FONÇAGE

PAR

CONGÉLATION

DU

PUITS

1 DE

incidents, nous noterons ici un accident de nature spéciale, qui fut tourné par un procédé simple et d'efficacité immédiate. Lorsque les circuits furent dépourvus de leurs colonnes de petits tubes, il se produisit, naturellement, un abaissement du niveau de la liqueur salée dans les tubes extérieurs. Or, au moment du remplissage destiné à rechercher les colonnes susceptibles d'être rompues, les ouvriers, malgré la surveillance et les recommandations, négligèrent, pour certaines colonnes, d'opérer ce remplissage au moyen de liqueur salée et employèrent de l'eau pure. Le résultat n'était pas douteux: l'eau pure, moins dense que le chlorure resté dans la partie inférieure des circuits, ne se mélangea pas assez vite à ce chlorure en l'abaissant de titre, comme cela aurait pu se produire à la longue, dans tout autre milieu. Pendant un certain temps, il se trouva une couche d'eau pure superposée à la liqueur saline, qui se congela, en rendant des calories au terrain environnant, qui se trouvait à très basse température. Il fut donc impossible d'opérer la descente des petits tubes au moment de la mise en service à nouveau des circuits. La fig. 5 ci-contre montre comment fut tournée la difficulté en faisant circuler du chlorure concentré, chaud, dans un élément de petits tubes reposant sur la glace et arrivant petit à petit à se frayer un passage dans cette glace. Variations du niveau de l'eau dans le puits pendant la période de recongélation de la fissure. — Lorsque, le 4 mars, on arrêta le remplissage artificiel du puits, on constata, comme nous l'avons dit, une baisse sensible du niveau de l'eau dans le puits. L'accident survenu dans la nuit du 4 au 5 fit négliger de continuer les observations de ce côté. Mais, à partir du 6 mars, on installa un flotteur qui permit de suivre les variations du

LA

MINE

DE

FER

D'AUBOUÉ

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niveau. La fig. 2, Pl. XVII, représente graphiquement les variations depuis le 7 mars jusqu'au 2 avril. Chlorure concentré '

FIG.

5.

La baisse se poursuivit régulière jusqu'au 12 mars; à ce moment, le niveau était à la cote 168,75, soit donc 14 à 15 mètres plus bas que le niveau de l'Orne, et il resta à peu près invariable. Cette constatation prouve que la fissure s'était produite dans des terrains ne mettant pas le puits en communication avec le premier niveau aquifère supérieur aux marnes micacées ; sinon, l'eau aurait dû s'élever jusqu'au niveau de l'Orne. Le puits était donc seulement en relation avec le deuxième niveau aquifère, qui s'étend dans les bancs calcaires de la partie supérieure de la formation.