Annales des Mines (1900, série 9, volume 17) [Image 320]

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COMMISSION DO GRISOU

NOTE SUR LUS TRAVAUX DE LA COMMISSION

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à l'industrie des mines des explosifs qui, s'ils ne sont pas susceptibles de donner une sécurité absolue qu'on ne peut jamais obtenir en ces matières, permettent d'atteindre un degré de sécurité auquel on n'aurait pas cru jusqu'ici pouvoir arriver. » Elle interdit désormais l'emploi de la poudre noire dans les mines à grisou et dans les mines poussiéreuses dont les poussières sont inflammables. Elle laisse d'ailleurs aux exploitants toute latitude dans le choix des explosifs détonants quant à leur composition, à la condition (pie les produits de leur détonation ne contiennent aucun élément combustible et que la température de détonation' n'excède pas 1.900° pour les explosifs employés dans les travaux au rocher, et 1.500 dans les travaux en couche. La circulaire maintient d'ailleurs toutes les mesures antérieurement prescrites pour l'usage des explosifs dans les mines à grisou, notamment en ce qui concerne le boute-feu spécial, la constatation de l'absence du grisou avant le tirage, etc.; enfin elle donne pour la hauteur du bourrage des règles sur lesquelles nous aurons à revenir plus loin. Ainsi se trouvaient consacrés par une réglementation officielle les beaux travaux dus à la collaboration des Commissions françaises des substances explosives et du grisou : la part prépondérante prise dans la poursuite de ces recherches par MM. Mallard et Le Chatelier a rendu désormais leurs noms inséparables de la théorie nouvelle des explosifs de sûreté.

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Expériences aux mines de Liévin et de Blanzy. — La Commission du grisou n'a cessé de suivre et d'encourager les recherches entreprises dans ce but par les Compagnies minières, notamment celles de la C'° de Liévin, exécutéesèn 1890 par M. Simon, Ingénieur principal de cette Compagnie, en partie devant la Sous-Commission d'expérience de la Commission du grisou, qui a envoyé à Liévin, pour faciliter ces expériences, du formène fabriqué dans les appareils de la Commission installés à l'École des Mines. Les expériences de Liévin, dont il a été rendu compte dans les Annales des Mines (*), ont démontré d'une façon remarquable l'accroissement de danger quand la charge augmente, même avec des explosifs à très basse température de détonation et, en revanche, l'influence énorme du bourrage sur l'accroissement de sécurité ; de plus, elles ont abouti à des conclusions du plus haut intérêt sur la similitude d'action des explosifs vis-à-vis des poussières inflammables et du grisou. Peu après, en octobre 1890, des expériences ont été également exécutées devant la Sous-Commission aux mines de Blanzy, en vue d'étudier l'inflammation des poussières seules par les explosifs de sûreté ( + *). Ces essais, confirmant de tous points ceux de Liévin, justifient l'assimilation, admise pour le tirage des coups de mines dans la réglementation française, des mines à poussières inflammables aux mines grisouteuses, la sécurité en présence des poussières comme avec le grisou seul étant d'autant plus grande que la température de détonation de l'explosif est plus_ basse.

2° Études diverses sur l'emploi pratique des explosifs de sûreté. Après la publication du rapport de M. Mallard résumant les travaux de la Commission française des substances explosives, il restait à la pratique à déterminer la valeur relative des explosifs recommandés par la circulaire ministérielle du 1 er août 1890.

(*) Ann. des Mines, 1890, X II 1* série, t. XVIII, p. 580 : Note relative à des essais faits aux mines de Liévin sur les explosifs de sûreté, par M. A. SIMON , ingénieur principal aux mines de Liévin. Nous en avons brièvement résumé les résultats dans une Note sur les recherches récentes concernant les explosifs de sûreté {Ann. des Mines, 1899, IX» série, t. XV, p. 269).

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