Annales des Mines (1900, série 9, volume 17) [Image 277]

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ÉTDDES SUR LES BASSINS HOUILLERS

BASSIN HOUILLER DU GARD

plonge sons Sainte-Barbe. La faille de la Draille doit donc, comme celle qui est a l'est de l'Affenadou, se raplatir en profondeur et aller rejoindre, là, la faille du col Malpertus; en d'autres termes, cette dernière, sur tout son parcours, se relève pour venir affleurer de nouveau à l'est, en isolant complètement le paquet de la montagne SainteBarbe. On peut faire une objection : au nord du Pradel, dans un petit chemin à l'est de la route, on voit la surface de faille; elle est verticale. De plus, en poursuivant encore plus au nord, la même faille semble bien se continuer par la faille des Ouïes, qui affecte le Trias, tandis que la faille du col Malpertus est nettement antérieure au Trias. Après ce qu'on a vu à Bessèges, cette objection n'est pas faite pour embarrasser longtemps : certaines parties do la faille ont rejoué après le Trias ; ou même simplement une faille triasique plus inclinée a rencontré la faille ancienne et Tâtt'oute se substitue à elle pour une FIG. 16. —Faille du col Malperpartie des affleurements (fig. 16).

les couches du Pradel, à l'ouest de la montagne SainteBarbe, appartenaient au système du Foljas, comme le pense M. Grand'Eury. Pour discuter cette question, il importe de définir d'abord et d'étudier le système inférieur de la Grand'Combe, c'est-à-dire le substratum normal de la couche Grand'Baume. Avant de le faire, je voudrais encore développer quelques remarques sur la solution à laquelle nous sommes arrivés : sauf en ce qui regarde l'âge des couches de Sainte-Barbe, âge qui reste encore indéterminé, cette solution est celle de Gallon ; c'est celle aussi que les géomètres de la Grand'Combe, M. Platon et M. Bouquet, ont toujours maintenue sans se prononcer autrement sur la contradiction qu'elle semblait impliquer avec les indications de la flore. Le point essentiel de cette solution, c'est que Sainte-Barbe est superposé aux autres couches du bassin de la Grand'Combe ; c'est là le fait matériel qui résulte des observations, quelque conséquence qu'on doive en tirer. Tant qu'on ne fait pas intervenir, comme je l'ai fait, les affleurements de l'Affenadou, on peut dire (pie cette conclusion résulte plutôt d'une impression que d'une démonstration. A l'Affenadou seulement, une démonstration est possible. Si elle n'a pas été faite plus tôt, c'est qu'on ne s'est pas assez attaché à discuter le rôle et l'importance relative des diverses failles observées ou invoquées. C'est ainsi que M. Grand'Eury a pu être amené à modifier l'ancienne conclusion de Gallon, en admettant (ce que Gallon sans doute croyait aussi) que la faille du col Malpertus, d'abord peu inclinée, plonge de plus en plus en profondeur et tend à la verticalité. Pour M. Grand'Eury, Sainte-Barbe est juxtaposé aux couches de la Grand'Combe ; pour Gallon, Sainte-Barbe leur était superposé ; je reviens sur ce point à l'ancienne opinion de Callon. Callon n'avait pas, et ne pouvait avoir, à l'époque où il

tus (F) reietée et masquée par la faille des Ouïes.

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P as la »•"' complication sérieuse, et il reste démontré, par la continuité avec les bords de la cuvette de l'Affenadou, que la cuvette de Sainte-Barbe est sans racine, et qu'elle est entièrement superposée en discordance à un système, qui se montre complet et continu au sud, dès que la cuvette superposée a été enlevée par la dénudation. La continuité des couches du substratum n'est pourtant pas une conséquence nécessaire de ce qui précède ; on pourrait très bien concevoir que la série du substratum fût traversée par une ou plusieurs failles, qui auraient été avec les couches rabotées par le charriage, et reparaîtraient là où la nappe de charriage a été dénudée. Il faudrait probablement recourir à cette hypothèse, si