Annales des Mines (1900, série 9, volume 17) [Image 252]

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sur laquelle on concasse les gros morceaux de lignite compact. Le menu est broyé par des cylindres cannelés et tamisé ensuite sur un crible oscillanl à deux largeurs de mailles. Le refus définitif est formé de bois fossile ; on le brûle sous les chaudières. La grosseur intermédiaire est soumise à un broyage entre des cylindres lisses; elle rejoint ensuite la partie qui a traversé le crible le plus fin, dans une trémie alimentant l'appareil de dessiccation. Cet appareil, dit dessiccateur Schulz et fabriqué par l'usine de Buckau, est un cylindre en tôle de 6 m ,S0 de long, de 2 mètres de diamètre, monté sur un axe légèrement incliné et contenant 180 tubes de 0 m ,09 de diamètre, parallèles à l'axe. De la vapeur sous pression est introduite dans le cylindre, autour des tubes, par un des tourillons; l'eau de condensation est évacuée par l'autre tourillon. Le lignite pénètre dans les tubes par leur extrémité supérieure et parcourt leur longueur en trois quarts d'heure environ. Il en sort tenant 13 à 20 p. 100 d'eau seulement. A la sortie du dessiccateur, il est criblé de nouveau dans un trommel à double calibre de trous ; la partie fine va directement à la trémie réservoir alimentant la presse, l'autre est broyée entre des cylindres lisses et ramenée ainsi à un grain de 4 à S millimètres. Dans ces manipulations, le lignite s'est sensiblement refroidi ; il se refroidit encore davantage en séjournant environ trois quarts d'heure dans la trémie d'alimentation de la presse. Néanmoins, la température restante est toujours bien suffisante pour permettre l'agglomération ; la compression et le frottement développent une telle élévation de température, au cours du refoulement, que l'on est obligé de refroidir le cylindre par une circulation d'eau. Une température trop élevée nuirait à l'agglomération en volatilisant une partie notable des éléments bitumineux contenus dans le combustible. On emploie ordinairement deux dessiccateurs par presse. Ce dernier appareil est, le plus souvent, du type Exter modifié, de la maison E. Leulert, de Halle-sur-la-Saale. La compression s'y effectue dans des moules ouverts, se resserrant légèrement vers l'orifice extérieur, où leur section est ordinairement de 0 m ,136 sur 0 m ,0b8. La puissance motrice est développée par un piston de 0 m ,4o de diamètre et de 0 m ,63 de course, actionné par de la vapeur à 6 kilogrammes avec admission aux trois quarts, et conduisant, par une double bielle, un arbre coudé, muni d'une

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manivelle et d'un volant à chacune de ses extrémités. Cet arbre actionne directement, par son coude, une tige terminée par un piston de refoulement. L'oscillation du piston permet d'abord l'introduction, dans le moule, d'une certaine quantité de lignite débité par la trémie, puis provoque le refoulement de cette même qnantité à travers le moule. La convergence des parois de ce dernier peut être réglée, par déplacement de pièces mobiles, de manière à développer par frottement une réaction équivalente à une pression de 1 .200 kilogrammes par centimètre carré. Dans le refoulement, les tranches successives, correspondant chacune à un coup de piston, n'ont pas de lendance appréciable à se souder; elles se séparent nettement les unes des autres, à la sortie du moule, et chacune d'elles constitue une. briquette indépendante. Le nombre de briquettes obtenues par minute est donc le même que celui des coups de piston, c'est-à-dire de S0 à 100. Les produits sortent très chauds et risquent de s'enflammer spontanément dans les wagons si on les charge immédiatement. Pour éviter cet accident, on est obligé de les laisser se refroidir pendant Irois quarts d'heure dans des couloirs inclinés, placés devant l'orifice d'évacuation de la presse et raccordés avec cet orifice au moyen d'une gouttière mobile. Quand un des couloirs est plein de briquettes, on déplace la gouttière et on dirige les produits sur un autre couloir. Le refroidissement ainsi obtenu serait encore insuffisant si on ne prenait la précaution d'assurer la ventilation des chargements en y ménageant des canaux destinés à permettre la circulation active de l'air. La forme des briquettes est ordinairement rectangulaire, à angles arrondis; cependant certaines usines préfèrent un profil ondulé, moins commode pour l'arrimage, mais donnant une surface de combustion plus considérable. C'est, sous une autre forme, l'équivalent dos briquettes perforées, fabriquées en assez grande quantité en France pour le chauffage domestique. La production de briquettes, par presse et par jour, peut atteindre un chiffre de 3a à 40 tonnes pour les appareils les plus perfectionnés. Il existe actuellement, dans le bassin de l'Erft, une centaine de presses, de modèles divers, qui ont produit 630.000 tonnes en 1898. La fabrication de ces agglomérés donne lieu à un déchet considérable par rapport au poids du lignite brut. En 1896, la mine Donatus, située près de Liblar, travaillant avec I i- presses, a