Annales des Mines (1900, série 9, volume 17) [Image 74]

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SUR LA CRISTALLOGRAPHIE DU FER

6) M. Saniter a attaqué par sa méthode une série d'aciers de différentes duretés en les laissant dans le chlorure de calcium fondu pendant quinze secondes, après qu'ils avaient atteint la température du bain. A défaut d'indication contraire, je pense qu'il s'agit d'aciers forgés. Les résultats ont été les suivants : Aciers hypereutectiques à 1,8 et 1,0 de carbone : réseau noir représentant la cémentite disparue, le reste montre la structure que l'auteur appelle aciculaire et qu'il assimile, très justement se-

mètres). Donc, comme on pouvait le prévoir, la cémentite indépendante, quand il en reste à la température de l'attaque, ne brûle pas en premier lieu ; c'est le carbone de la martensite qui s'en va d'abord, et celui de la cémentite ne disparaît qu'après s'être diffusé. Et il n'y a pas lieu de faire une distinction entre les deux carbones. D'autre part, le tableau de M. Saniter montre que le carbone brûle plus vite que le fer; encore les chiffres de ce tableau ne donnent-ils pas une idée exacte des faits, parce que les dosages de carbone sur les copeaux attaqués fournissent une teneur moyenne, tandis que la décarburation marche forcément de la surface vers l'intérieur, les mouvements du carbone n'étant pas assez rapides pour réparer instantanément les pertes. 6) J'ai attaqué, toujours par le chlorure de calcium fondu vers 960°, une plaquette d'acier Martin forgé à 0,125 de carbone; j'ai fait sept immersions successives ayant duré respectivement vingt-quatre, vingt-huit, vingthuit, trente-deux, quarante-huit, soixante-quatre et cent trente secondes, le temps étant compté à partir de l'origine de l'immersion; le métal était tenu avec des pinces, ce qui en ralentissait réchauffement; il est sorti au rouge naissant de la première immersion, au rouge sombre des trois suivantes, au rouge cerise

SUR LA CRISTALL 1 )GRAPHIE DC FER

Ion moi, à celle de la martensite (fig. 42, PL IV; grossissement de 200 diamètres). Acier à 0,60 de carbone: structure aciculaire fortement marquée. Acier à 0,43 de carbone: structure aciculaire faiblement marquée. Acier à 0,10 de carbone : structure aciculaire absente; division en grains commune à tous les échantillons

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de la cinquième, au rouge vif de la sixième, au jaune de la septième; on trempait à chaque émersion. Après les cinq premières immersions, la structure était restée confuse, l'attaque insuffisante et, au surplus, la température exigée n'avait pas été atteinte. Après la sixième attaque j'ai obtenu la division en grains par un réseau de joints; la ferrite paraissait amorphe, et la préparation était exactement semblable à celle qu'a eue M. Saniter avec son acier à 0,10 de carbone. Après la septième immersion, j'avais la structure aciculaire, analogue, avec un caractère un peu plus cristallin peut-être, à celle que M. Saniter croyait propre aux aciers durs (fig. 45 et 46, Pl. IV ; grossissement de 600 diamètres; comparer à la fig. 42, même Pl.). Ces deux photographies 45 et 46 sont prises au même endroit, la première un peu au-dessus, la seconde un peu au-dessous du point; l'une montre mieux les joints des grains, l'autre la structure interne. Je reprends maintenant mon échantillon, dont la teneur en carbone varie uniformément de 1,60 à 0,35 et qui a déjà subi deux immersions de trente-deux et quarante-huit secondes. Je lui fais subir une troisième immersion de soixante- douze secondes; cette fois, de gros traits noirs marquent, conformément aux observations de M. Saniter, la place où fut le