Annales des Mines (1899, série 9, volume 15) [Image 211]

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L'INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE

DANS LA RÉGION DE SAINT-ÉTIENNE

Martin peut alors être produit an degré de carburation

acier -puddlé est soignée d'une façon tout à fait particulière ; t es bandages qualité Wickers réussissent bientôt à prendre une place importante dans les Compagnies de chemins de fer. La fabrication des tôles est surtout une des spécialités de cette usine, qui fabrique avec une égale perfection les tôles de fer et les tôles d'acier. L'usine du Marais rend ainsi un très grand service à toutes les, industries, en fabriquant des tôles de chaudières dans lesquelles on peut

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voulu et sans soufflures. Ses applications se multiplient -

la Guerre, la Marine demandent des bouches à feu de diamètre de plus en plus grand ; les épreuves de la Spezzia

victorieusement subies par le Creusot, qui propose des plaques de 55 centimètres pour le cuirassement des navirc -

italiens Duilio et Dandolo, met au premier rang les blindages entièrement en acier fondu. Mais l'outillage pour 1., manuvre et le travail mécanique de ces énormes lingo' dont le poids dépasse 50 tonnes devient insuffisant ; prévoit des pièces plus lourdes encore, et, en 1880, l'usine de Saint-Chamond, précédée en cela seulement d'un an par le Creusot, établit un marteau-pilon de 100 tonnes

desservi par des grues de 150 tonnes. En même temps l'on aborde dans la Loire, la fabrication des gros canons en acier de la Marine ; les usines de Saint-Chamond, celles de MM. Marrel, sont les plus puis.

samment outillées ; elles produisent dés tubes de 38 tonnes

pour canons de 42 centimètres; les canons de là Guerr sont également entrepris par les usines de Saint-Étienne, de Firminy, et l'usine du Marais livré même -des frettestourillons pour canons de 42 centimètres.

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Les Aciéries de Saint-Étienne, ou usines du Marais, dont il est ici question pour la première fois, datent se" lement de 1865. La raison sociale est Compagnie FOnderies, Forges et Aciéries de Saint-Étienne. Au poil de vue technique,. le créateur est Barrouin, ancien dire, leur des Forges du Creusot jusqu'en 1853, et de 1853 à 1865, ingénieur en 'chef de la Société Pétin, Gaude el,

et Ci°. La nouvelle usine est donc tout d'abord établie sur un type à peu près analogue à celui des usines Pétin-Gaudet, avec un outillage moins puissant. Elle acquiert rapidemebt une situation importante dans la région, au point de vue de la perfection des produits et de la régularité de

la qualité. Dès le début, la fabrication des bandages en

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avoir toute confiance.

Pendant que L'acier chromé. Les aciers au creuset. les aciers Bessemer et Martin prennent dans la Loire une si grande extension, la fabrication des aciers au creuset

se perfectionne de jour en jour. Déjà, en 1856, l'usine d'Assailly livre des canons de fusil forés à la Manufacture d'armes ; mais cette fabrication se développe surtout en 1866, au moment de la création du type Chassepot. L'outillage est alors augmenté de telle sorte qu'en deux ans on peut livrer 600.000 canons de fusil. Ilest d'ailleurs à remarquer que les renouvellements de l'armement de l'infanterie étant faits exclusivement par la Loire (canons de fusil, armatures, baïonnettes, sabres, etc.), chaque modèle nouveau de fusil correspond à une période de grande activité dans la région. Le fusil modèle 1874 (Gras),

le fusil modèle 1886 (Lebel) indiquent par leurs dates mêmes une recrudescence dans la production pour les trois années suivantes. Les armatures et pièces détachées se font

surtout en acier Martin ; mais, pour les canons et les sabres, on n'emploie que des aciers au creuset, et les

usines d'Unieux livrent plus de la moitié de tous les canons que demandent les manufactures d'armes pour la fabrication du fusil Lebel.

Les suites de la guerre de 1870 ont d'ailleurs une grande influence sur le développement métallurgique de