Annales des Mines (1899, série 9, volume 15) [Image 153]

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PAR SERRURES BOURÉ

NOTE SUR LE SYSTil:ME D'ENCLENCHEMENTS

NOTE SUR

LE SYSTÈME D'ENCLENCHEMENTS PAR SERRURES BOURÉ Par M. L, JANET, Ingénieur au Corps des Mines,

L'application courante des enclenchements à l'exploitation des chemins de fer a été une_ des principales améliorations apportées, depuis une vingtaine d'années, à la sécurité de la circulation des trains. Le système le plus généralement adopté a été celui de la concentration des leviers des aiguilles et signaux dans des postes (types .Saxby, Vignier, etc.), où des liaisons mécaniques sont établies entre eux. L'électricité a permis, de son côté, de réaliser des enclenchements à toute distance. Mais, par suite de leur prix élevé, ces appareils n'ont pu être appliqués, jusqu'à présent, qu'aux gares importantes et aux bifurcations. En outre, lorsque la fréquence des manoeuvres ne justifie pas la présence permanente d'un agent au poste, la concentration des leviers a l'inconvénient, ou d'obliger un agent à faire continuellement la navette entre les voies où s'effectuent les manoeuvres et le poste d'enclenche-

ments oit sont concentrés les leviers, ou d'imposer un agent de plus à la gare, uniquement à cause des rares manoeuvres qui s'y font, et d'entraîner, en outre, dans ce dernier cas, l'établissement d'appareils de correspondance

(sonneries par exemple), pour demander à distance la manoeuvre des leviers du poste.

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On a alors imaginé des serrures de diverses natures, placées sur les leviers de signaux et sur les leviers d'aiguilles ou sur les taquets. Elles établissent des liaisons telles que les mouvements sur les appareils de voie ne puissent avoir lieu que si les signaux qui protègent ces mouvements ont été mis préalablement à l'arrêt, et que, réciproquement, la manoeuvre de ces appareils enclenche à l'arrêt les signaux correspondants. Lorsque les aiguilles sont éloignées des leviers de manoeuvre des signaux, l'obligation d'aller chercher la clef sur le levier du disque pour la porter à l'aiguille, et vice versa, constitue un sérieux inconvénient, et l'on emploie, de préférence, des serrures électriques oit la solidarité est obtenue au moyen de courants agissant à distance.

Mais, bien que ces serrures soient plus économiques que la concentration des leviers, qui exige le plus sou-

vent l'emploi de transmissions rigides pour la manoeuvre des aiguilles, elles ne peuvent pas être considérées comme constituant une solution définitive pour les petites gares. En effet, d'une part, elles sont encore d'un prix relativement élevé, d'autre part, elles ne permettent guère que la réalisation d'enclenchements binaires simples. Aussi, jusqu'à ces dernières années, les petites gares étaient-elles complètement dépourvues d'enclenchements; on y suppléait, il est vrai, dans une certaine mesure, par l'emploi, pour les aiguilles intéressant les voies principales, de contrepoids fixes ou à cheville cadenassée, mais ces deux systèmes ont leurs inconvénients. Pour manoeuvrer sur une aiguille à contrepoids fixe, il faut qu'un homme maintienne le contrepoids souleva. Si, pendant que les véhicules passent sur l'aiguille, l'homme, pour une cause quelconque, lâche le contrepoids, un déraillement s'ensuit fatalement. Avec le contrepoids à cheville cadenassée il arrive fré-