Annales des Mines (1899, série 9, volume 15) [Image 137]

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NOTE A LA COMMISSION DU GRISOU

méme chargés avec un des explosifs considérés comme

les plus sûrs, dans un point ou le mélange d'air et de grisou est inflammable (').

« La sécurité est d'autant plus grande que l'explosif est mieux et plus complètement bourré dans le trou de mine ; elle est d'autant plus grande que la masse de l'explosif est moins considérable. Toutes choses égales, la sécurité dépend surtout de la température de détonation de l'explosif (**). La circulaire ministérielle du 1" août 1890, sanctionnant les conclusions de la -Commission française, déclare qu'a la suite des travaux de celle-ci « on a reconnu la possibilité de procurer à l'industrie des mines des explosifs qui, s'ils ne sont pas susceptibles de donner une sécurité absolue qu'on ne peut jamais obtenir en ces matières, permettent d'atteindre un degré de sécurité auquel on n'aurait pas cru jusqu'ici pouVoir arriver. u Elle interdit l'emploi- de la poudre noire dans les mines à grisou ou les mines poussiéreuses dont les poussières sont inflammables.

Elle laisse, d'ailleurs, aux exploitants toute latitude dans le choix des explosifs détonants quant à leur composition, à la condition que les produits de leur détonation ne contiennent aucun 'élément combustible, et que la température de détonation (facile à calculer d'après les formules données par la Commission, lorsqu'on connaît le mode de décomposition de l'explosif) n'excède pas 1.9000 pour les explosifs employés aux travaux de percement dans le rocher, et 1.5000 pour les travaux en couche. La circulaire maintient, d'ailleurs, toutes les mesures antérieurement prescrites concernant l'usage des explosifs dans les mines à grisou, notamment en ce qui concerne

RECHERCHES CONCERNANT LES EXPLOSIFS DE SURETÉ

267 le boute-feu spécial, la constatation de l'absence du grisou

avant le tirage, etc. L'écart entre les températures de 1.900° et 1.500° et celle de 2.200° (température apparente d'inflammation du grisou) a pour but de parer, dans la mesure du possible, aux aléas que donnent des charges supérieures à celles

essais de la Commission, qui n'ont jamais dépassé 200 grammes, ainsi que les variations dans la fabrication de l'explosif et dans le mode d'explosion. Après la publication des rapports résumant les travaux de la Commission française des substances explosives, il des

restait à la pratique à déterminer la valeur relative des

explosifs indiqués par la Commission comme rentrant dans la catégorie des explosifs de sûreté ; la Commission française du grisou, réinstallée àtitre provisoire par arrêté minis-

tériel du 12 février 1887 et à titre permanent par décision du 4 février 1891, n'a cessé de suivre et d'encourager les

recherches entreprises dans ce but par les compagnies minières, notamment celles de la Ci° de_Liévin, exécutées par M. Simon, en partie devant la Sous-Commission d'expériences de la Commission du grisou; et dont il a été rendu compte dans les Annales(*). Nous rappellerons brièvement ses importants résultats auxquels nous aurons à nous référer par la suite à plusieurs reprises. L'essai des explosifs était fait au moyen d'un canon d'acier vertical placé au fond d'une cuve métallique de 1100,750 de capacité, fermée par une toile paraffinée ; les explosifs étaient éprouvés avec ou sans bourrage, dans des mélanges d'air et de gaz d'éclairage, ou de formène ,

artificiel.

Sans bourrage, tous les explosifs de sûreté eSsayéS

(1 Rapport sur l'étude des questions relatives à l'emploi des explosifs en présence du grisou, par E. MALLARD (Ann, démines, 80 série, t. XIV,

ont allumé les mélanges d'air et de gaz d'éclairage (à par-

p. 281.

(*) Ann. des mines, 80 série, t. XVIII : « Note relative à des essais faits aux mines de Liévin sur les Explosifs de sûreté, par M. A. Simon, Ingénieur principal aux mines de Liévin.

(*') Sur l'emploi des explosifs dans les mines à grisou, par M. MALLARD 3° liyr., 1889). (Bull. de la Société de l'Industrie Min., 20 série, t.