Annales des Mines (1899, série 9, volume 15) [Image 136]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

26

NOTE A LA COMMISSION DU GRISOU

réglementer le tirage des .coups de mines dans les houillères grisouteuses. Les critiques fôrritulées contre- la théorie française dans quelques-unes des publications récentes concernant ces expériences, et l'abandon complet des principes de notre réglementation dans celle que vient d'édicter l'Angleterre, nous paraissent de sérieux motifs pour examiner avec soin

RECHERCHES CONCERNANT. LES EXPLOSIFS DE SURETÉ 265

poids de 50 grammes d'explosif entouré d'une enveloppe mince- de plomb), est susceptible d'allumer le grisou la poudre noire, même déflagrant au milieu de l'eau, la dynamite, le coton-poudre, la dynamite-gomme, la dynamitegélatine, etc., sont dans ce cas (*) 2° Avec un explosif détonant à l'air libre dans une

de

capacité de 10 mètres cubes contenant un mélange à

nature à ébranler la confiance qu'inspirent à nos exploitants les éminents fondateurs de la théorie française, et s'ils diffèrent assez dé ceux obtenus chez nous peur qu'il y ait lieu d'instituer une nouvelle série d'expériences officielles sur le S exploSifs dé sûreté. L'examen des travaux récents entrepris à l'étranger sur cette question (*)nous a montré que les objections adressées a la Commission française tiennent surtout à ce qu'on lui prête des conclusions plus absolues que celles qu'elle a émises. Il nous parait 'donc utile, avant de passer en revue les résultats des recherches faites à l'étranger, do

10 p. 100 de forinène, si la température de détonation est inférieure à 2.200°, le grisou peut n'être pas allumé, par

si les résultats obtenus dans les autres pays sont

rappeler très brièvement ceux qui ont été obtenus en France. FRANCE.

Les principaux faits eertain,s, entiement nouveaux, établis par la Commission française des substances explosives peuvent être résumés comme il suit 1"fout explosif dont les produits atteignent, pendant la ,détonation, une température dépassant 2. 200" (pour un (*) En dehors des mémoires originaux, ou rapports officiels, il a été publié des analyses détaillées de ces travaux, notamment 1° Par M. Schmerber, Ingénieur des Arts et Manufactures, dans le Génie civil (1897, 1°' sein., t.. XXXI, p. 228, 244, 340 et 356; et 1897, 2' sem., t. XXXII, p. 17, 300, 316, 416 et 427. 2° Dans les Annales des Mines de Belgique, t. I (1896), p. 1, 29, 43, 552 et 585 ; t. (1897), 4° livr. ; et t. III (1898), p. 564 et 777 (notes etarticles de MM. Ilenrotte, Watteyne, Denoël et Daniel).

suite du refroidissement rapide des gaz pendant leur détente et du retard àl'inflammation des mélanges d'air et de formène, découverten 1883 par MM. Maliard et Le Chatelier ;

3° Si à un explosif détonant, qui, seul, allume le grisou (comme la dynamite et le coton octonitrique), on ajoute des quantités croissantes .de substances ne détonant point par elles-mêmes ou produisant, comme l'azotate d'ammoniaque, des effets de détonation moindres que l'explosif lui-même, et dont l'effet est d'abaisser la température de détonation, il existe une proportion pour laquelle, à charge

totale constante de 50 grammes détonant à l'air libre, le grisou n'est pas allumé (**). Les conclusions pratiques tirées de ces faits d'expérience par la Commission française sont que : plus la température de détonation est basse, moins il y a de chances d'allumer

le grisou; mais, si l'on peut ainsi diminuer considérable-

ment le danger de l'explosion, la sécurité n'est jamais absolue « en raison de la complexité et du peu de fixité des phénomènes qui peuvent se présenter dans la détonation des explosifs à l'air libre. » ; aussi « sera-t-il toujours prudent d'éviter le tirage des coups de mines (*) Rapport sur l'étude des questions relatives à l'emploi des explosifs enprésence du grisou, par E. MALLABD (Ana. des mines, 8' série, t. XIV, p. 207 et 280). (**) Ibidem, p. 238.