Annales des Mines (1899, série 9, volume 15) [Image 69]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

NOTE SUR LES CHOCS CAUSÉS PAR L'EAU

-DANS LES CONDUITES DE VAPEUR

du tube, accusaient des efforts parfois considérables. Lors d'un essai où la soupape d'arrivée de vapeur était ouverte aux 3/5, les trois premiers manomètres marquèrent res-

cet appel, allait faire marteau d'eau à l'autre extrémité de la pipe et dans la boîte du clapet. Il a suffi à M. Raymond de reproduire artificiellement ce phénomène .dans une pipe mesurant 5 cm de diamètre, 1m,40 de longueur, et crépinée à sa partie inférieure sur la moitié de cette longueur, à l'intérieur d'un récipient contenant de la vapeur à la pression de 11 kg par cm2, pour obtenir des chocs qui ont cassé le joint de boîte à clapet et gonflé la pipe sur une longueur de 15 cm. C'est vraisemblablement à des phénomènes plus ou moins analogues qu'il faut rapporter les coups d'eau qui

130

pectivement 34, 27, 65 kg par cm2, celui du bout fut brisé, l'obturateur portant ce manomètre fut bombé et le tube lui-même gonflé à son extrémité. Lors d'un autre essai, avec même ouverture de la soupape d'introduction de vapeur, les manomètres de la génératrice supérieure Marquèrent 22, 13 et 60 kg par cm2 ; celui du bout, gradué

jusqu'à 150 kg par cm2, dépassa la limite de sa graduation, et le tube se déchira, au voisinage de son extrémité haute, sur une longueur de 21 cm. Les observations et les expériences de M. Moritz (*) et de M. Raymond.(**) ont montré, de la façon la plus claire, que c'est à des effets du même genre qu'il faut attribuer Ces chocs alarmants et d'abord inexpliqués, qui, à bord de plusieurs bâtiments de la flotte française, ont ébranlé les tuyaux d'alimentation débouchant dans la vapeur des chaudières. Ainsi, lorsque ces tuyaux se prolongeaient à l'intérieur de la chambre à vapeur par une pipe horizontale, il arrivait, à certains moments, par 'suite de la discontinuité de l'action de la pompe alimentaire, que l'eau relativement froide injectée par cette pompe s'étalait rapidement sur une partie seulement de la section de la pipe. La vapeur, après avoir occupé au-dessus de cette eau l'espace laissé libre dans .la pipe et dans la boîte du clapet régulateur d'alimentation, s'y condensait presque aussitôt par l'effet de son contact étendu avec l'eau et avec lé s parois froides de la boite du clapet ; un appel énergique de vapeur sous pression avait lieu à l'extrémité libre de la pipe, et le liquide, violemment refoulé dans le sens de (") Note sur les chocs dans les tuyautages d'alimentation des chaudières (Annales des Mines, 9° série, t. XII, p. 513 et suiv.). Les mémoires deM.Moritz et de M. Raymond portent (**) Loc. cil. tous les deux la date d'août -1893.

131

se produisent dans certaines tuyauteries de vapeur et viennent briser la fonte des boites de valves. M. Schmidt, dans des communications faites en 1892 et en 1896 aux Congrès des Ingénieurs en chef des Associations de Propriétaires d'appareils à vapeur (*), en a- déjà montré des exemples. On se propose, dans ce qui suit, de résumer quelques accidents récents dont le rapprochement paraît instructif.

II Le 9 août 1897, dans une station électrique sise à Villefranche (Rhône), la boite d'une valve de prise de vapeur s'est rompue, et il en est résulté, pour le chauffeur de l'usine, des brûlures qui ont entraîné trois mois d'incapacité de travail. Cette station électrique possède deux chaudières Babcock et Wilcox, qui fonctionnent alternativement- et servent de rechange l'une à l'autre. Elles sont timbrées pour la (*) Compte rendu des séances du XVI° Congrès des Ingénieurs en chef des Associations de propriétaires d'appareils à vapeur, page 68 : Accident à un clapet d'arrêt de vapeur. Compte rendu des séances du -XX° Congrès, page 28: Explosion partielle d'un clapet d'arrêt de vapeur dans une distillerie.