Annales des Mines (1898, série 9, volume 13) [Image 135]

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ÉTUDES GÉOLOGIQUES SUR LA MER ÉGÉE

ÉTUDES GÉOLOGIQUES SUR LA MER ÉGÉE

quelles que puissent être les analogies entre les deux sortes de terrains, la question paraît aujourd'hui devoir

même au calcaire supérieur. En relation avec elles, il

être tranchée dans le sens on l'a fait Lepsius en Attique, c'est-à-dire contrairement à l'idée d'une assimilation aussi générale, et il est remarquable que, précisément, la ligne de démarcation entre les calcaires à hippurites du Parnès et les marbres primaires du Pentélique se prolonge directement en Eubée. Le crétacé comprend trois termes principaux : à la base, un calcaire avec rudistes indéterminables (mont Olympe, environs de IVEstro) ; un niveau important de schistes, grès et grauwackes, - avec rares intercalations calcaires, sans aucun fossile, assimilé au macigno, dans la même région centrale dé Mistro ; enfin des calcaires

Enfin le tertiaire paraît représenté par des couches

santoniens à Hippurites (*).

Le niveau intermédiaire, qui nous intéresse spécialement- par ses analogies avec les terrains de Lemnos, présente des types de phyllites et des roches clastiques, formées visiblement aux dépens de roches cristallines, qu'on a pu considérer comme un indice de la présence au voi-

sinage d'un rivage des mers crétacées, allant peut-être de l'Eubée vers la Chalcidique.

Au milieu de ces terrains crétacés, apparaissent de nombreux pointements de serpentine, postérieurs, eu général, à l'étage intermédiaire schisto-gréseux, parfois vage, que Macigno, schistes verts et serpentines ne constituaient, dans l'Eubée, qu'une seule et même formation. D'après Neumayr (loc cit., p. 39C à 399), on passe là progressivement des schistes argileux et grès normaux du Flysch et du Macigno à des roches d'aspect beaucoup plus ancien, comme

les grauwackes et schistes du nord-est, puis aux gneiss askosiques de Varvara dans la même lie, contenant, à côté de feldspaths brisés, du quartz, du mica, de la chlorite. Dans le centre de l'He, on voit, au-dessous du calcaire à hippurites, des schistes ressemblant à des phyllites très anciennes, quoique contenant encore des éléments très clastiques. (*) M. Douvillé a figuré les Hippurites de Grèce (Caprena, Antinitza) comme se rapportant à H. Maestrei, H. Gaudryi, H. Chaperi (Méné. pal. S. G. Fr., t. Vil).

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existe diverses roches à diallage et hornblende. pontiennes et levantines, auprès desquelles se trouvent les

gisements connus de lignite et de plantes fossiles de Koumi (*), que MM. de Saporta et Gaudry avaient rattachés d'abord an miocène, dont, plus tard, Unger n'a pas cru pouvoir préciser l'âge, et que M. Fuchs a rattachés au pontien.

Notre carte met en évidence un fait général intéressant, que nous allons retrouver dans la Thessalie orientale

et la Chalcidique, c'est que la direction dominante des couches, aussi bien crétacées que primaires, est perpendiculaire à l'allongement de l'île et à ses côtes principales. Thessalie. Le sud-est de la Thessalie et le promontoire de Magnésie ont été également décrits par M. Teller, la partie plus -septentrionale de l'Olympe Thessalien ayant été étudiée par M. Neumayr Cette région présente le même caractère techtonique que le sud de l'Eubée, c'est-à-dire qu'elle est formée de couches de. terrains primaires, affectant de préférence une direction est-ouest, perpendiculaire à l'allongement

des côtes. Ce sont toujours les mêmes alternances de micaschistes, schistes amphiboliques, marbres, serpentines et accessoirement gneiss, que nous retrouvons, avec une remarquable

uniformité, sur tout le pourtour de la mer Égée et que tous les observateurs sont d'accord pour comparer, comme aspect, au système cristallophyllien des Alpes, bien que quelques-uns aient voulu, à toute force, y voir du crétacé métamorphique. Tantôt les gneiss dominent, comme au (") M. Gorceix a signalé la flore de Koumi comme aquitanienne niais, d'après Th. Fuchs, tous les terrains de cette région sont pontions ou levantins. ("") Denksch. der K. Akad. in Wien,1880, t. XL, p. 183-208 et 315-320.