Annales des Mines (1898, série 9, volume 13) [Image 134]

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ÉTUDES GÉOLOGIQUES SUR LA MER ÉGÉE

ÉTUDES GÉOLOGIQUES SUR LA MER ÉGÉE

Puis vient directement et, selon Lepsius, sans intercalation d'éocène ni d'oligocène, un système, signalé par lui

couches précédentes (*) Ces couches sont, en effet, le plus souvent horizontales, tandis que les autres sont fortement redressées. Quant au pliocène marin tout à fait supérieur, on ne le retrouve que vers l'isthme de Corinthe, on prédominent

comme « tertiaire ancien », et qui est, le plus souvent, formé de grès -verdâtres ou rougeâtres avec conglomérats. sans aucun fossile (*)

A ce système paraissent se rattacher des brèches de

marbre, présentant à Phinikia des intercalations de marnes calcaires à planorbes et paludines et des calcaires lacustres organisés, comparables à des travertins,

avec Melanopsis Daphnes, Gaud. et Fisch., Planorbis cornu, Brongn., Unio atticus, Gaud. et Fisch., Hydrobia, sp., etc., que M. Gaudry avait déjà signalés au monastère de Daphné. M. Lepsius a également classé, un peu plus haut dans

le même étage, qui parait être en grande partie poutien, les couches à fossiles saumâtres ou marins du Chasani, Trakones (**), Phaleron et même du Piréu

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des dépôts pléistocènes. Eubée.

Sur l'Eubée, nous sommes bien renseignés

par M. Teller (**).

Cette île comprend, tout d'abord, dans le sud, une série primaire, semblable à celle du Laurium, en Attique, avec micaschites et quartzites ; alternances de schistes- métamorphiques et calcaires ; enfin, schistes à glaucophanes,

analogues à ceux de Syra, mélangés de calcaires et de serpentines.

(ouest et sud d'Athènes), dont l'étude ne semble cepen-

Le parallélisme de directions, qui existe entre ces terrains et le crétacé, a fait croire jadis à Sauvage qu'ils représentaient seulement un faciès métamorphique du crétacé, et l'on sait comment .Neumayr a repris cette

dant pas encore assez avancée pour ne pas

hypothèse en l'étendant -à toute la mer Égée (***). Mais,

laisser

place à quelques incertitudes (*"*). La faune des argiles rouges et conglomérats de Pikerini,

au sud du Pentélique, rattachée également à la période pontienne, paraît, sans preuve absolue, supérieure à celle

du Pirée, et Lepsius, qui fait de ce niveau son tertiaire supérieur, le croit même en discordance au-dessus- des

(*) La faune à Hipparion, de Pikermi, est celle du mont Luberon (Vaucluse). On sait qu'elle a donné lieu à un ouvrage magistral de M. Ga.udry. Une faune analogue a eté retrouvée à. Samos, près de Mitylini, d'après Forsyth Major (1892) et dans la plaine de Troie. ("*) Denkschr. der K. Akad. in Wien, 1880, t. XL, 'p. 129 à 182, avec carte géologique. _Antérieurement, l'Eubée avait donné lieu à divers travaux : 1835, KoliELL, Sur Phydromagnésite de Kumi (Erdmanns journ.

.f. prakt. Chem., t. IV, p. 80). 1846, SAUVAGE, Sur la géologie de la Grèce continentale et de l'Île d'Eubée (Ann. des Mines, 4° série, t. X).

ces conglomérats de son tertiaire ancien d'Attique, ceux sur lesquels sont hatis les curieux monastères des (*) Lepsius assimile,

à.

Météores en Thessalie (loc. cit., p. 45). Cette étude du tertiaire d'Attique demanderait une revision approfondie. ("") La faune de Trakones a, comme nous l'avons vu, des analogies

avec celle du Port Iéro à Mételin. Elle se retrouve plus à l'ouest, à

1847, SPRATT, On the geology of a part of Eubcea and Beotia (Quart. journ. London, t. III). 1855, LINDERàlAYER, Eubcea, eine naturhistorische

Skizze (Bull. de la Soc. des nat. de Moscou, t. XXVIII, p. 401 à 455). 1857, SPRATT, On the freshwaler deposits of Eubcect (Quart. journ. London, t. XIII, p. 177 à 184). 1860, GAUDRY, Plantes fossiles de l'île Eubée (C. R., t. L, p. 1093 à 1095). 1861, BRONGNIART, Plantes fossiles Kounii (C. R., t. LII). 1867, UNGER, Die fossile Flora von Kumi (Denkschr. der. K. Ak. in Wien, t. XXVII). 1868, SAPORTA, Sur la flore

Mégara et à. l'isthme de Corinthe. ("*") Lés couches du Pirée '(marnes sableuses à Ostrea cf. cochlear Poli), considérées comme déjà pliocènes par M. Gaudry et Th. Fuchs,

fossile de Coumi (Bull. Soc. géol., 20 sér., t. XXV, p. 315).

sont rapprochées par M. Lepsius des calcaires coralliens encore miecènes de Clfasani et Traehones.

Wiener Akad., 1877, t. XXXVII).

1876 et 1877,

Fucus (Sitzungsber d. Wiener Ak., t. LXXIII, p. 75, et Denkschr, d. (***) Loc. cil., p 176. En 1857, Th. Fuchs avait admis, comme Sau-