Annales des Mines (1897, série 9, volume 11) [Image 298]

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588 NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. ÉTIENNE DUPONT

Dès la conclusion de l'armistice, Dupont, sur l'invitation 4;1

de l'Administration, en l'absence de Combes, prenait, d'entente aveé le Conseil de l'École, les mesures nécessaires à la reprise immédiate des cours ; ils commençaient en effet le 15 mars 1871 ; mais, dès le 22 mars, à la suite

des événements du 18, le Conseil estimait qu'il, y avait lieu de renvoyer les élèves dans leurs familles ; les cours étaient effectivement suspendus le 23; et, le 24, l'Adminis-

tration supérieure approuvait cette mesure. Combes et Dupont se retirèrent à Versailles, laissant l'École à la garde

de Rigout, préparateur de chimie, Audebez, secrétairerégisseur, et Launay, garde-magasin, tous trois logés à l'École à raison de leurs fonctions. Nous ne redirons pas comment Ces, braves gens surent préserver l'établissement

confié à leur garde des folles, tentatives de Pariset et Décot dans leur fabrication d'engins explosifs. La marche normale de l'École reprenait lel() juin 1871 Combes et Dupont, qui s'étaient réunis à Orléans, dès le 'commencement de juin, pour attendre le moment où ils pourraient regagner Paris, y étaient, en effet, revenus le 4 juin. Combes, atteint par la limite d'âge, devait cesser ses fonctions de Directeur le le' janvier 1872; dix jours après, il succombait à, la maladie qui le minait depuis longtemps. Les compétitions ,et les discusSions extrêmement vives, soulevées par sa succession, ne finirent par être vidées

que six mois après avec la nomination de Daubrée. Pendant cet interrègne, qui comprenait 'en somme la meilleure partie de l'année scolaire, l'intérim de la direction fut confié à Dupont. Si, avec l'arrivée de Daubrée, Dupont cessa d'être le Directeur effectif, son influence dans la direction n'en resta pas moins prédominante par la suite. Tout dev_ait

concourir à un pareil résultat le rôle personnel qu'il venait de remplir pendant deux ans ; son activité et la

nature de sen tempérament qui se conciliaient sous ce rapport avec les tendances de Daubrée : fort occupé de ses

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recherches et travaux scientifiques, peu porté aux choses de pure administration, celui-ci ne devait pas demander mieux que de -s'en -remettre à un collaborateur zélé et compétent, avec lequel il était en communion d'idées. La direction d'un établissement comme l'École des Mines

de Paris ne va pas sans soulever de ces difficultés et partant de ces luttes inhérentes à toutes oeuvres qui mettent en contact des hommes auxquels leurs fonctions mêmes peuvent donner des vues différentes. Une École profes.sion-

nelle, si élevé que puisse être son enseignement, n'est hi un Collège de France, ni une Faculté des Sciences. La direction doit se préoccuper de coordination et- de limitation de programmes et de nécessités budgétaires qu'oubliera volontiers le professeur qui croit à l'utilité plus spéciale de son enseignement. La Direction de Daubrée et de Dupont, nous venons de dire pourquoi nous ne les séparons pas, n'a pas échappé à Ces luttes, à ces difficultés et aux critiques qui en sont la suite naturelle. L'heure èst déjà venue où l'on doit les oublier. Entre temps, dans les douze ans que dura l'Inspectorat de Dupont depuis la reprise de la vie normale en 1871, l'École des Mines de Paris suivit ses destinées sans que son histoire ait été marquée par quelque événement plus spécialement saillant. En dehors des développements donnés à la collection de paléontologie, qui ont été l'objet en leur temps. 'de si Vives discussions, rien ne fut changé dans les installations matérielles ; les programmes ne subirent pas de modifications importantes, si ce n'est la création en 1879 du Cours de Géologie appliquée en reniplacement du Cours d'Agrieulture, et le dédoublement, à cette même date', du Cours unique ode Construction et Chemins de fer en deux cours distincts ; le mode d'enseignement resta sans changements. A Paris, comme à .Saint-Étienne, en outre de ses fonctions officielles, Dupont continua à se préoccuper avec la Tome XI .189'7.