Annales des Mines (1897, série 9, volume 11) [Image 297]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. ÉTIENNE DUPONT

NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. ÉTIENNE DUPONT

nous accablèrent alors. Notre professeur voulut dire sa

vie passée dans les Écoles techniques de l'Administration des Mines paraissait avoir plus spécialement préparé à son poste actuel. Aussi bien, les événements allaient donner effectivement à Dupont les pouvoirs directoriaux. Combes

pensée dans une brochure trop condensée pour n'être pas

une profession de foi plus qu'un exposé de doctrine ou une démonstration. Son petit livre est comme imprégné de citations de livres saints ; il ne faut pas s'en étonner; car il commence par établir les « Rapports de la religion avec la politique et l'économie politique », « convaincu », dit-il, que « Dieu ne doit pas plus être banni de l'économie politique que de la politique ». Il se proposa avant tout

de déterminer quel est l'impôt « juste ». Après avoir repoussé l'impôt sur le revenu, qui ne peut être, ajoutet-il, que vexatoire ou arbitraire, surtout dans la forme progressive, qu'il qualifie de. « révolutionnaire », il

montre les avantages des multiples combinaisons de la taxation française, de la combinaison notamment de nos quatre contributions directes avec nos impôts indirects; il demande, pour les compléter, un impôt sur les valeurs mobilières et des droits sur les matières premières et les textiles : « Les voter, c'est voter la libération du territoire », telle est sa conclusion. C'est moins dans sa chaire que Dupont a laissé une trace importante à l'École des Mines que comme Inspecteur, et on peut ajouter comme Directeur, par suite des circonstances spéciales et diverses qui se Présentèrent à cette époque. Si les Écoles d'Alais et de Saint-Étienne n'avaient pas eu d'histoire pendant qu'il y avait passé, celle de Paris devait en avoir une, et singulièrement poignante.

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Lorsqu'il fut nommé Inspecteur do cette École,

en

Mai 1870., à la place de Gruner'promu Inspecteur général de 1" classe, Combes était Directeur ; celui-ci était à la fin de sa carrière administrative, fatigué par la maladie qui allait l'enlever si peu après ; il devait être assez naturellement porté à s'en remettre, pour la direction de l'établissement, à un Inspecteur actif, ardent, que toute une

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n'avait pu regagner Paris à raison de l'état de sa santé, lorsque l'investissement de la capitale devenait imminent ; une décision ministérielle, du 17 août 1870 confia l'intérim

de la direction à Dupont. D'enseignement à l'École pendant le siège, il ne pouvait naturellement pas y en avoir. Nous avons donné ici même (") tous les détails de ce que Dupont dut faire et réussit à exécuter à l'École pendant cette triste période ; il lui fallut prendre des meSures pour abriter contre les effets possibles du bombardement les objets les plus précieux des importantes collections dont il avait la charge et pour arrêter immédiatement tout commencement -d'incendie ; l'événement justifia Futilité des dispositions adoptées : deux obus tombèrent sur l'École ; le feu mis par l'un .d'eux à là collection de paléontologie. fut immédiatement éteint. En même temps Dupont installait dans les salles du rez-de-chaussée une ambulance de malades, établie et administrée sons sa surveillance dans des conditions qui lui valurent les félicitations de l'autorité militaire. Simultanément il s'occupa activement avec M. IVIoissenet, résidant à l'École comme directeur du

laboratoire, et qui fut phis spécialement chargé du travail, de la construction dans les terrains de la Pépinière du Luxembourg, d'inie vaste poudrière qui rendit de sérieux services à l'autorité militaire et que les fédérés essayèrent vainement de faire sauter en mai 1871 (**). (") Voir L'École des Mines de Paris. Notice historique. 8° série, t. XV p. 433.

(**) Nous avons montré dans notre Notice sur l'École des Mines que,

contrairement à ce qui avait été dit et même écrit, notamment par Maxime du Camp, il n'y avait eu de la part des fédérés qu'une tentative qui n'avait pas réussi.