Annales des Mines (1897, série 9, volume 11) [Image 189]

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NOTICE SUR LA VIE ET LES TRAVAUX

DE M.MASSIEU

zontales articulées à des manivelles égales calées sur ces essieux. L'essieu de chaque truck qui est le plus rapproché du faux essieu central présente en son milieu, comme ce dernier, un coude formant manivelle, et ces trois coudes sont reliés par une bielle rigide, très résistante, de forme triangulaire, qui n'a pas de point mort. Le côté caractéristique du système réside, comme on voit, dans l'accouplement de deux groupes d'essieux con-

elle n'a plus qu'un intérêt historique. D'autres solutions

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ont prévalu; mais l'étude si consciencieuse de M. Massieu n'en reste pas moins un modèle de critique scientifique.

Un autre mémoire, consacré spécialement aux freins gardés, peut encore servir de guide aux ingénieurs, malgré

la généralisation de l'emploi de l'air comprimé dans les trains de voyageurs (*).

vergents, au moyen d'une bielle unique et sans point

M. Massieu porta surtout son attention sur les questions

mort. On transmet ainsi le travail moteur du cylindre aux

de sécurité, notamment sur les signaux et les enclen-

quatre essieux sans diminuer la liberté d'oscillation en

chements, qui ont acquis une importance de premier ordre dans l'exploitation des chemins de fer. Les enclenchements sont bien venus à l'heure où on ne pouvait plus s'en passer. La circulation est maintenant si intense, les manoeuvres tellement multipliées, que, sans ces appareils, il ne serait plus possible d'exploiter les

plan des trucks et en utilisant totalement, pour la traction, leur adhérence sur les rails. M. Massieu examine avec beaucoup de soin dans son mémoire toutes les causes de nature à altérer la stabilité de cette machine. Il passe en revue les perturbations qu'elle peut subir par suite de l'action de la vapeur, des réactions d'inertie des pièces animées d'un mouvement relatif régu-

grandes lignes qu'au prix de graves dangers. Ils évitent

tout accident de train, à la condition formelle, bien

lier, et des actions extérieures telles que la réaction des rails et la résistance du train. Il constate que la solution de M. Rarchaert n'est pas

entendu, que les signaux soient rigoureusement observés par les mécaniciens, car, quoi qu'on fasse, on n'emPêchera jamais les conséquences des fautes humaines.

rigoureusement géométrique, inconvénient qui se manifeste surtout dans le franchissement des irrégularités de la voie,

On sait qu'ils consistent en des liaisons mécaniques établies entre des appareils de la voie, de telle sorte que les uns ne peuvent occuper une certaine position sans que les autres aient reçu préalablement une situation

et que cette machine est inférieure aux autres sous le rapport de la stabilité; elle a notamment une tendance plus

prononcée au mouvement de roulis, facilité par le mode de suspension du châssis général, qui ne' repose en principe que sur les deux sections étroites des chevilles

déterminée

ouvrières. Toutefois ces défauts n'ont, d'après M. Massieu, qu'une importance limitée, et il lui paraît que l'on ne saurait que se féliciter d'acheter à si bas prix le moyen d'exploiter des

gare importante où il y a à manuvrer de nombreux

lignes à profil accidenté, tout .en ménageant la conser-

reuses.

vation de la voie. La locomotive Rarchaert n'a reçu aucune application et

Cette idée féconde est très simple en théorie, mais la réalisation ne laisse pas d'en être compliquée dans une appareils, aiguilles, signaux, traversées de voies, jonctions, plaques tournantes, etc., car il faut s'arranger de manière à rendre impossibles toutes les positions dange-

(*) Annales des Mines, 8 série, tome XIX, 1891.