Annales des Mines (1897, série 9, volume 11) [Image 28]

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48 NOTE SUR LA MINE AUX MINEURS DE RIVE-DE-GIER

Le 10 juillet intervenait mi arrêté préfectoral, mettant en demeure la Société des Houillères de Rive-deGier de remettre en activité tout ou partie des pompes précédemment arrêtées, de la Gerbaudière, de SaintColette et et de Grézieux.

La Compagnie répondit par un long mémoire, daté du 20 juillet, oh elle se défendait d'avoir compromis la conservation d'une seule tonne des richesses houillères de ses concessions : ne possédant pas de ressources suffisantes:

pour faire face aux frais d'épuisement, elle avait dû arrêter. ses pompes ; mais cette mesure constituait un

acheminement vers l'aménagement du bas-fond de Saint11

Martin, dont l'exploitation ne pouvait se faire qu'après l'établissement d'un nouveau puits et d'une nouvelle pompe, transformation qui nécessitait la cessation tempo-

raire de toute exploitation dans le groupe de Rive7deGier.

Une pareille thèse paraissait peu admissible. La préparation du bas-fond de Saint-Martin et la concentration de tout l'épuisement en un seul siège puissamment outillé n'étaient nullement incompatibles avec l'achèvement des travaux actuels ; et, d'autre part, il paraissait très difficile, sinon impossible, de prendre plus tard, par cette nouvelle exploitation, le charbon abandonné dans les travaux de Sainte-Barbe et d'Égarande. D'ailleurs, les actes de la Société des Houillères de Rive-de-Gier paraissaient peu concorder avec ses réponses. Malgré ses déclarations antérieures, elle avait arrêté, puis démonté les pompes de Sainte-Colette, de la Gerbaudière et de Grézieux, n'ignorant pas que la pompe d'Égarande ne pouvait suffire à épuiser toute la venue d'eau du district, et elle avait ainsi préparé l'abandon de ses travaux. de Sainte-Barbe et d'Égarande, sans avoir rempli aucune des formalités prescrites par le décret du 3 janvier 1813 et en se mettant dans l'impossibilité de reprendre cette

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exploitation à bref délai en cas d'injonction de l'Administration. D'ailleurs, le mémoire de la Compagnie ne paraissait prévoir que pour un avenir plus ou moins éloigné la mise en exploitation. du bas-fond de Saint-Martin. Or,

ainsi qu'il a été dit plus haut, tout retard apporté dans l'exécution de ce projet était une véritable faute technique.

Le moment paraissait, d'autre part, favorable pour entreprendre ce travail. La Société des Houillères de Rive-de-Gier invoquait sa pénurie de ressources pour justifier l'arrêt des pompes et le retard apporté à la préparation du bas-fond de Saint-Martin. Or, il paraissait, vers le milieu de 1886, que ses disponibilités allaient bientôt s'accroître d'une somme considérable, par suite du rachat,

récemment voté par le Parlement, du canal de Givors, dont la plupart des actions étaient entre les mains de la Compagnie.

Quant aux dépenses d'installation de la nouvelle pompe et aux charges d'épuisement, elles apparaissaient comme devant être fort inférieures aux anciennes évaluations.

Des calculs basés sur la marche des quatre anciennes pompes, sur le rendement desquelles on avait d'ailleurs commis 'une erreur importante, avaient conduit à fixer à 4.800 mètres cubes par vingt-quatre heures l'épuisement moyen du district de Rive-de-Gier. L'expérience faite à

Égaraiide à la suite de l'arrêt des trois autres pompes démontra que ce chiffre ne dépassait probablement pas 3.500 mètres cubes. Et, en admettant même que ce chiffre fût inférieur .à la moyenne, et en acceptant le chiffre de 4.000 mètres cubes proposé par le Service des Mines, on

obtenait un épuisement facile à opérer, à la profondeur de ces travaux, par une seule pompe dont l'installation n'eût pas dépassé quelques Centaines. de milliers de francs.

Il n'y avait donc pas à hésiter ; le devoir de l'Administration était d'imposer à la Société des Houillères

immédiate de l'article ,6 de l'arrêté Tome XI, 1897.

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