Annales des Mines (1897, série 9, volume 11) [Image 26]

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41 NOTE SUR LA MINE AUX MINEURS DE RIVE-DE-GIER

être mises en exploitation. Avec l'ensemble de puits et de galeries alors ouverts, avec l'outillage qu'elle possédait, la Compagnie n'avait qu'a faire un faible effort pour ajouter de nouvelles ressources à son champ d'exploitation presque épuisé, et pour faire renaître l'ère des bénéfices.

Dans les conditions où elle se poursuivait, l'exploita- lion n'était certes pas rémunératrice; mais il eût suffi de quelques transformations rapidement et méthodiquement effectuées, pour boucher les fissures par où s'écoulaient les bénéfices. Au lieu de quatre pompes qui 'échelonnaient dans l'axe de la vallée du Gier, une seule pompe, bien située et bien installée, eût suffi pour tout l'épuisement et eût occasionné des frais bien moindres ; cette transformation, combinée avec une activité plus grande apportée dans les glanages, conduits de Manière à épuiser successivement les -divers quartiers et à réduire le plus rapidement possible le nombre des sièges d'extraction, eût permis d'achever l'exploitation du puits du Château, du puits Moïse, des puits Sainte-Barbe et d'Égarande, peutêtre avec bénéfice, assurément sans perte. Et, si l'on eût de résolument abordé le déhouillement du bas-fond Saint-Martin, on y eût fait des bénéfices considérables; après quoi, l'exploitation se serait méthodiquement étendue aux concessions de la Cappe et de Collenon, d'on elle eût assurément tiré un bénéfice rémunérateur. Depuis 1841 , l'Administration des Mines n'avait cessé

de conseiller aux divers exploitants de préparer le déhouillement du bas-fond de Saint-Martin ; mais rien n'avait été fait. Il n'y avait cependant pas de difficultés considérables à vaincre : le bas-fond de Saint-Martin n'était pas plus profond que celui du puits Sainte-Barbe ; il était seulement séparé des autres travaux du bassin par une faille, de sorte qu'il se trouvait isolé du principal champ

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d'exploitation ; mais, au point oit en étaient arrivés

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les travaux de la Société des Houillères de Rive-déGier, il suffisait de quelques travaux au rocher pour relier la partie la plus basse du quartier de Saint-Martin

à la recette d'extraction du puits Sainte-Barbe et à la recette d'épuisement du puits d'Égarande. Le programme à suivre était donc bien simple : il consistait à hâter le plus possible le dépilage de tout le charbon que pouvaient donner les travaux actuellement ouverts,

pousser ce déhouillement en réduisant au minimum les

frais généraux, notamment en substituant aux quatre pompes alors en activité une pompe puissamment installée

et placée de manière à desservir plus tard l'exploitation du bas-fond de Saint-Martin ; et, pendant ce temps, préparer l'exploitation de ce bas-fond par divers travaux au rocher, et peut-être par des réparations au siège d'extraction de Sainte-Barbe. Mais, pour réaliser ce programme, il fallait de l'argent, et les ressources de la Société allaient en s'épuisant ; le dernier exercice qui se fût soldé par un bénéfice sérieux était l'exercice 1873; depuis lors, sauf en 1880 et 1881

Mt il y avait eu un excédent de recettes, quoique peu considérable, les divers exercices s'étaient soldés en perte, et on peut évaluer à 130.000 francs le déficit de l'exercice 1883. Aussi le conseil d'administration décida-t-il, en 1884, de ne pas poursuivre les travapx du district de Rive-deGier. Cette décision ne tendait à rien moins qu'à renoncer à des efforts et à des sacrifices qui eussent, sans aucun doute, été couronnés de succès, et à compromettre, peutêtre pour toujours, l'exploitation de quantités appréciables d'excellent charbon.

Dès le début de l'année 1885 (l'exercice précédent s'était soldé par un déficit de près de 300.000 francs), le programme convenu reçut un commencement d'exécution. Le 24 janvier, la pompe du puits de la Gerbaudière fut