Annales des Mines (1896, série 9, volume 9) [Image 143]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE

SUR ÉMILE BAYLE

carton de chaque espèce et _d'y ajouter le plus souvent les variétés les plus intéressantes. Ajoutons que les tiroirs des

l'exactitude de leur état civil. C'était là un travail considérable et qui nécessitait la révision de tous les travaux

tables et ceux du pourtour sont au nombre de 4.104

paléontologiques publiés depuis plus d'un siècle ;

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représentant une surface de 800 mètres, carrés, et portant la surface totale disponible à 1.450 mètres carrés. Si je suis entré dans tous ces détails, c'est que l'organisation de cette collection est l'oeuvre capitale de Bayle,

oeuvre, il faut bien le dire, toute de dévouement à la science. Il lui a consacré tout son temps et toute son intelligence, négligeant, pour la mener à benne fin, les -travaux. personnels qui lui eussent certainement rapporté pendant sa vie plus d'honneur et de profit ; il ne se faisait, du reste, aucune illusion sur ce point et il n'ignorait pas que, malgré son importance, rceuvre qu'il édifiait ne pourrait être appréciée à sa vraie valeur que par un bien petit nombre de savants. Sans exagération, on peut dire

que, toute sa vie, il a travaillé pour les autres. On comprend maintenant pourquoi 1:cet-Lyre écrite de

Bayle a été relativement si peu importante ; depuis ses derniers travaux sur les Rudistes, en 1856, il n'a pour ainsi dire rien publié ; l'Atlas du quatrième volume 'de l'Explication de la Carte géologique de la France, consacré aux fossiles caractéristiques des terrains, paraît sans texte en 1878, avec une simple explication des planches. A peine pourrons-nous relever encore quelques courtes notes publiées vers la même époque dans le J'OZU-

il Ille-

sita pas à l'entreprendre, et avec l'aide de Bayait il commença un relevé complet par fiches de tous les fossiles décrits ou figurés. Pendant de longues années, il a poursuivi ce travail et il a réuni ainsi dans son laboratoire de l'École des Mines un nombre de fiches considérable mais la tâche excédait les forces d'un homme, et Bayle a

dû- laisser cette uvre inachevée; même dans cet état incomplet, elle constitue une mine de renseignements pré-

cieux et elle a souvent rendu de sérieux services aux. paléontologues. Il serait vivement à souhaiter que ce travail pût être un jour repris et mené à bonne fin. L'âge de la retraite vint, en 1881, surprendre Bayle en pleine activité de travail ; il n'en continua pas moins à fréquenter assidûment ce laboratoire oit il avait passé de si longues années. Puis la maladie vint, son activité se ralentit, et il fut peu à peu obligé de renoncer à ses occupations préférées. Tous ceux qui l'ont connu savent que, toute sa vie, il eut à lutter contre des difficultés matérielles -de toute nature la science était pour lui un refuge et une diversion à sés tristes préoccupations. Vers la fin de sa vie il avait retrouvé le calme et la tranquillité auprès de son gendre et de sa fille qu'il adorait, et qui l'entourèrent des soins

nal de Conchyliologie et relatives surtout à des recti-

les plus dévoués. C'eSt là que la mort vint- le frapper

fications de noms de genres qui n'étaient pas conformes aux règles de la nomenclature. Depuis longtemps, il se préoccupait de cette réforme à apporter aux dénonlinations habituellement employées en paléontologie; il ne suffisait pas, en effet, d'exposer aux yeux du public de belles séries de fossiles, il fallait encore

presque.- subitement, le '17 janvier 1895. Nous avons cherché à faire ressortir toute l'importance de l'oeuvre de celui qui fut notre maître pendant de longues années; comme nous l'avons dit plus haut, cette oeuvre fut toute de dévouement à la science; malheureusement pour sa mémoire elle est anonyme et, quand ceux qui l'ont connu

indiquer les noms qu'ils devaient porter ; mais jamais Bayle 11e put se résigner à le faire sans vérifier rigoureusement

auront disparu à leur tour, rien ne restera pour rappeler le nom de celui qui a élevé à la science un monument