Annales des Mines (1895, série 9, volume 8) [Image 209]

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DES FERS ET DES ACIERS.

MÉTHODES D'ANALYSE DES FONTES,

tube et dans le ballon, sous forme d'aiguilles entrelacées.

On suit, par l'aspect du ballon, les progrès de l'opération et, quand on la juge terminée, on arrête le courant gazeux, on laisse refroidir le tube et l'on retire la nacelle, sauf à la replacer et à continuer, s'il reste de l'oxyde de fer non chloruré. La silice, formée préalablement par oxydation, n'est pas attaquée, tandis que, si l'on soumettait le métal naturel au courant d'acide chlorhydrique gazeux ou bien à. un courant d'air et d'acide chlorhydrique, une grande partie du silicium serait volatilisée à l'état de chlorure de silicium.

La silice obtenue est blanche et très légère, conservant la forme du métal soumis à l'oxydation, fragments de fonte, fil de fer replié sur lui-même, etc. A cause de cette ténuité du résidu, facile à entraîner par les courants gazeux., il importe d'avoir un dégagement lent et régulier d'acide chlorhydrique et ensuite d'enfermer la nacelle dans un tube de verre pour faire la pesée. On s'assure de la pureté de la silice en versant dans la nacelle un peu d'acide fluorhydrique, avec une goutte d'acide sulfurique et chauffant. La silice disparaît et ne laisse comme résidu que les substances étrangères : ce sont souvent des matières terreuses, provenant de scories empâtées dans le métal, du phosphate de fer parfaitement blanc et inattaquable à l'acide fluorhydrique, ou encore, avec certains produits spéciaux, un peu d'alumine, d'oxyde de chrome ou d'acide titanique. Lorsque le résidu n'est pas négligeable, on le pèse, pour avoir, par différence, le poids de la silice, p; la teneur en silicium, pour 100, est donc Si == 46,67 -T2.

Le résidu peut servir à la recherche qualitative des éléments étrangers.

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Lorsque l'on a affaire à une fonte phosphoreuse, l'oxydation en est difficile dans le moufle, parce qu'elle se ramollit, se grille mal et attaque la nacelle de platine. Il est alors préférable d'opérer l'oxydation par un peu d'acide azotique, puis d'évaporer et de calciner dans une nacelle de platine. On continue de même par la chloruration. Mais la présence du phosphate de fer constitue encore une gêne et il vaut mieux, dans ce cas, opérer par voie humide.

L'attaque du fer en copeaux (1 gramme) par fusion au rouge sombre dans un creuset de platine avec du bisulfate de potasse (25 grammes), suivie de l'enlèvement du culot au moyen d'un gros fil de platine recourbé dans la masse fondue et du traitement ultérieur par l'acide chlorhydrique et l'eau chaude (Th. Brown), fournit des résultats irréguliers. La méthode est rapide, mais ne peut servir que pour des essais approchés ; encore faut-il s'assurer si le bisulfate de potasse ne renferme pas de silice et le purifier, s'il y a lieu, par plusieurs cristallisations successives. B.

II. A.

Voie humide.

Emploi de l'acide sulfurique (Th. Drown et P. Shimer).

On traite le métal en grains ou en tournures (1 gramme de fonte grise, 2 ou 3 grammes d'acier, de fer ou de fonte blanche) par l'acide azotique (d= 1,20) ajouté peu à peu dans une capsule de platine (*) ; on emploie environ

20 centimètres cubes d'acide pour chaque gramme de

(*) On a coutume d'employer la porcelaine; mais il y a là une cause d'erreur sensible. Nous nous sommes assuré par plusieurs essais qu'en opérant de la même façon sur le même acier, comparativement dans la porcelaine et dans le platine, on trouve