Annales des Mines (1895, série 9, volume 8) [Image 106]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

206

NOTE SUR LA. CONSTITUTION DU MIDI

passées renversées, mais régulières, dont la teneur en matières volatiles est peu différente de celle des veines exploitées au mur. C'est ainsi que Scipion a environ 20 p. 100 de matières volatiles, tandis que la première veine du sud en tient 17 p. '100. Ces apparences ne s'accordent nullement avec l'assimilation du cran de retour à une surface de charriage, suivant laquelle le lambeau de poussée supposé aurait été amené d'une distance considérable sur la cuvette en place :on ne concevrait pas cette régularité et cette analogie des terrains d.es deux côtés de ce cette surface. Au contraire, on a là tous les caractères d'une faille d'affaissement, d'un accident d'ennoyage, comme on en connaît tant dans le bassin et par suite duquel il se serait produit, après la formation d'un pli, un rejet d'une des branches par rapport à l'autre. Cette interprétation du cran de retour est confirmée par ce fait qu'a l'étage de 400 mètres, on a constaté qu'au toit de la faille, deux des veines, Sorel-Hocquart et d'Heursel , se remettent en plat et viennent buter contre la faille, comme l'indique la fig. 4, Pl. IV. On a là une preuve, semble-t-il, que le toit est bien réellement

descendu par rapport au mur (ou le mur monté par rapport au toit et que, si les érosions ne les avaient fait dispa-

raître, ces veines se retrouveraient au-dessus des veines connues au mur, à quelques centaines de mètres seule-

ment suivant la normale si on s'en rapporte à la différence de teneur en matières volatiles. En continuant vers le midi, la bowette de l'étage de 400 de Saint-Mark a pénétré, au delà de la veine Scipion, dans des terrains extrêmement tourmentés et broyés, tel point qu'on a dû murailler complètement les parois de la galerie sur une grande longueur. Cette zone brouillée, déjà rencontrée aux étages supérieurs, correspond au passage de l'accident qu'on à appelé faille d'Abscon. La

DU BASSIN HOUILLER DE VALENCIENNES.

207

première passée qu'on y rencontre tient 26 p. 100 de matières volatiles ; les terrains restent d'ailleurs bouleversés jusqu'à une grande distance, d'après ce qui a été reconnu aux étages supérieurs.

Il nous paraît résulter de là que, si on veut accepter l'hypothèse de M. Bertrand, on doit au moins la modifier en assignant à la faille d'Abscon le rôle attribué au cran de retour. Nous avons indiqué sur la lig. 4, Pl. IV, quelle serait sensiblement la trace de la surface de charriage dans cette dernière hypothèse. La faille d'Abscon est d'ailleurs moins connue à l'est

que le cran de retour. D'après la carte de M. Olry (*), leurs traces convergent vers l'est, tandis qu'au couchant, au contraire, leur écartement va en augmentant. M. Olry a indiqué le passage présumé du cran de retour dans le gisement des charbons demi-gras d'Aniche,

entre la veine Ferdinand et les veines Henriette, Clémence, Aglaé (voir fig. 5, PI. IV). Avec l'hypothèse de M. Bertrand, modifiée comme nous venons de l'indiquer, il devient intéressant de déterminer la trace de la faille

d'Abscon à l'ouest de la concession d'Anzin. Étant donnée sa direction à l'intérieur de cette dernière concession, elle doit se prolonger au sud des veines Henriette, Clémence, Aglaé, reconnues en plat et en dressant, et

passer entre ces veines et celles de la fosse Saint-Auguste d'Azincourt. Au delà, le tracé le plus naturel conduirait (,'g. 6,

Pl, IV), entre l'ancienne fosse Saint-Hyacinthe et celles de Sainte-Barbe et de l'Espérance, les veines grasses de cette

dernière fosse paraissant se raccorder avec celles de la fosse Saint-Roch d'Azincourt ; on arriverait ainsi aux environs de la fosse de Roucourt , où on atteindrait le bord du bassin. Telle est la manière dont il conviendrait, semble-t-il, (*) Olry, toc. cit., pl. VII.