Annales des Mines (1895, série 9, volume 7) [Image 311]

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614 LES SOURCES THERMALES DE NÉRIS ET D'ÉVAUX.

Grand-Puits le puits de César et on ne sait quel autre puits de César, dit que les cinq puits sont, de l'est à l'ouest : le puits de la Croix, le puits de César, le puits Carré, le Grand-Puits (desservant les deux établissements), le puits Dunoyer et le puits innomé. Enfin la description la plus récente, due au Dr Peyrot, reproduit ces mêmes noms en appelant le puits de César ou Grand-

Puits également puits d'Enfer (*) Ajoutons que, pour certains, la source Boirot serait celle apparue au tremblement de terre de Lisbonne tandis que, pour d'autres, cette dernière n'aurait été que temporaire. Quoiqu'il en soit, ces divers puits sont resserrés dans un très étroit espace d'environ 15 mètres sur 5m,50 et, seuls, le puits de la Croix au dehors, le puits de César à l'intérieur de l'établissement, sont visibles. Des sondages qu'on a essayé de faire sur les sources n'ont, dit-on, jamais retiré que du sable fin, constituant sans doute un apport des sources analogue à celui qui s'était accumulé dans le réservoir de Bourbon depuis. l'antiquité et qu'on y a curé en 1882. Le captage n'est pas, d'ailleurs, absolument parfait; car des infiltrations d'eau thermale se font au voisinage et ont été rencontrées par plusieurs puits situés dans les hôtels Léopold, Lafond-Pasquier et de la Source. Ces puits, de 3 à 5 mètres de profondeur, sont depuis longtemps abandonnés ; mais de nouveaux puits creusés dans les cours des trois mêmes maisons à travers les terrains

de transport et le granite fournissent, paraît-il, de l'eau légèrement mélangée d'eau chaude. Les eaux thermales de Néris sont employées, d'une part

dans les étuves du petit établissement, de l'autre, après réfrigération, dans les baignoires des deux bâtiments. (*) Nom qu'on rencontre déjà en 1858 dans la brochure D. Maurin, p. 65.

du

LES SOURCES THERMALES DE NÉRIS ET D'ÉVAUX. 615

Toute l'eau minérale commence par se concentrer dans un réservoir, dit des Étuves, sous le dallage du bâtiment

et, de là, sa vapeur, à 490, se répand dans l'Étuve, appelée aussi l'Enfer , (analogue au sudatorium des Romains, ou au bain de vapeur des Orientaux, qu'elle paraît perpétuer).

De là, l'eau chaude se rend dans deux bassins à air libre situés entre le petit et le grand établissement. Le premier, celui de gauche, se nomme bassin chaud ou de limon ou des conferves, parce qu'on y favorise (et surtout y favorisait autrefois) la production de ces plantes qu'on appelle conferves, en maintenant par une alimentation constante la température à 50°. Il y a eu une époque où ces conferves, qui ont notamment la propriété de

fixer les rares traces d'iode disséminées dans l'eau,

jouaient un grand rôle comme principe thérapeutique à Néris.

Le second bassin est dit bassin froid ou de réfrigération. C'est lui seul qui, avant les travaux de 1865, servait à la

réfrigération de l'eau entre la température de 50 à 53° où elle sort des sources et la température de 34° où elle

est supportable en bains. Pour accélérer cette réfrigération, de Falvart-Montluc avait fait installer, au fond de ce bassin, un appareil formé de deux gros tuyaux très longs contenus l'un dans l'autre, où coulaient, en sens contraire, de l'eau commune dans l'extérieur, de l'eau minérale dans. l'intérieur. L'eau sortant de l'appareil à 38° achevait de descendre à 34° dans la piscine au contact de l'air extérieur. Ce problème de la réfrigération, qui se pose dans nombre de sources thermales, présentait des difficultés spé-

ciales à Néris où l'eau ordinaire est assez rare. Aussi a-t-on, de bonne heure, multiplié les bassins réfrigérants qui, avant 1865, étaient les suivants :