Annales des Mines (1895, série 9, volume 7) [Image 293]

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LES SOURCES THERMALES DE NÉRIS ET D'ÉVAUX 579

578 LES SOURCES THERMALES DE NÉRIS ET D'ÉVAUX.

nombreux, les eaux souterraines se soient accumulées contre ce plan impénétrable pour revenir sortir au point le plus bas de son intersection avec la surface du sol, c'est-à-dire au point de moindre pression hydrostatique. Le seul fait qui demande un éclaircissement, c'est que, à Néris comme à Évaux, le filon de quartz directeur se trouve s'arrêter avant d'arriver absolument à ce point le

d'accidents orthogonaux, les uns N. 40° E., les autres N. 130°E., qui contribuent, chacun pour leur part, à la localisation des sources thermales à Néris et à Évaux plutôt qu'en tout autre point de la région, et c'est ce double système d'accidents, dont le rôle est capital dans la géologie de tout ce pays, que nous devons d'abord

plus bas de son plan géométrique, point qui serait un peu au nord-ouest dans la dépression de la Tardes et du Cher ; d'où il résulte que les deux sources, qui sortent à l'extré-

La direction nord-est, que nous avons déjà rencontrée deux fois : N. 40°E. pour la vallée de la Tardes. N. 30° E.

mité du filon, sont encore à une altitude relativement ,élevée (355 à Néris, 430 à Évaux), à l'intersection d'un petit vallon secondaire, tandis qu'un peu plus loin, le prolongement théorique des mêmes fractures aurait donné

des points d'émergence de moindre altitude (200 sur le Cher, à 71un N.-0. de Néris ; 310 sur la Tardes, à 31un

d'Évaux). Cette anomalie apparente s'explique, croyons-

nous, par la rencontre d'accidents perpendiculaires N. 40° E, manifestés à Néris même par un filon de quartz

de cette direction et en relation avec le prolongement des failles bien connues du Sancerrois.

On peut également remarquer que le filon d'Évaux traverse au sud, à Château-sur-Cher, entre la zone d'infiltration que nous supposons aux eaux et leur émergence,

un point situé à la cote 390, c'est-à-dire plus bas que la source d'Évaux de 40 mètres et qui semblerait, par suite, plus favorable à leur réapparition ; mais ces eaux souterraines, qui paraissent provenir de tout le plateau gneissique situé autour et surtout à l'est de Marcillat, suivent, sans doute, dans les gneiss, des conduits à peu près parallèles aux plans de schistosité, c'est-à-dire en gros, est-ouest, qui ne leur permettent pas de se diriger dans

la direction du sud vers Château-sur-Cher, où il leur faudrait, en outre, passer du gneiss dans le granite. Nous avons donc, en résumé, affaire à deux systèmes

élucider.

pour la crête de Montaigut, est, dans le nord du pays et jusqu'à la hauteur d'Évaux environ, de beaucoup la mieux marquée; il nous suffira de dire que c'est celle des deux grandes traînées houillères de Villefranche à Commentry, et de Souvigny à Montmarault et Saint-Eloy, le long desquelles les zones de gneiss, micaschistes et granite ont pris un allongement de même sens. Elle a été très anciennement jalonnée par la série des dykes de granulite qui suivent, sur presque toute sa longueur, la lèvre ouest de la faille de Saint-Éloy et on la retrouve également plus à l'est, dans cette traînée de schistes (précambriens? ), métamorphisés par le granite, qui, partant d'Aydat (feuille de Clermont), se dirige sur Manzat, Bégues et Saint-Bonnet-de-Rochefort (près de Gannat) pour se continuer vers Cusset (*); mais elle s'est surtout accentuée à l'époque dinantienne, comme le montrent les nombreux filons de microgranulite de la région au sud d'Évaux et surtout (1 Cette traînée synclinale (précambrienne), que nous croyons être le premier à signaler, montre, de Manzat à Cusset et à Roanne, une intéressante concordance avec le synclinal carbonifère clin antien ;

il est assez curieux que ce dernier, à l'ouest de la faille

houillère de Saint-Eloy, s'en sépare aussi complètement. Nous la qualifions de précambrienne uniquement pour suivre la notation

adoptée sur la carte de France, notamment pour les schistes

d'Aydat; car, en réalité, tout ce qu'on sait de son âge c'est qu'elle est antérieure au granite et, pour notre part, nous serions disposé à la rajeunir beaucoup. Tome VII, 1895.

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