Annales des Mines (1895, série 9, volume 7) [Image 287]

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566 LES SOURCES THERMALES DE NÉRIS ET D'ÉVAUX.

lieues gauloises, la distance à ce point de la station thermale. Le plan montre l'existence de thermes considérables A

au-dessous de la source thermale B et à peu près sous l'établissement actuel, dont les travaux les ont fait découvrir ; d'un théâtre I, d'un camp romain K et de nombreuses villas au nord sur le coteau de Cheberne, du Péchin et des Billoux. Nous ne parlerons que des thermes et du remarquable travail de canalisation qu'avaient fait les Romains pour alimenter la ville d'eau potable.

LES SOURCES TIIERMALES DE NÉRIS ET D'EVAUX. 567

tèrent visibles jusqu'à nos jours. L'examen des construc-

tions a semblé prouver qu'après une première période florissante ces établissements auraient été détruits, peutêtre lors de l'invasion des barbares, sous Constantin II, et rebâtis ensuite à la hâte (sous Julien). Quant aux aqueducs d'eau potable, ils suffiraient seuls à prouver l'importance de la ville antique. L'étude minutieuse qui en a été faite en 1861, par MM. de Laurés et

Faugières, a montré, en effet, qu'on avait capté à près de 35 kilomètres de distance (en tenant compte des cir-

Les thermes, découverts en 1819, comprenaient, comme le montre le plan ci-joint (Pl. XX, fig. 1) (complété d'après les fouilles postérieures de 1863, etc.), une piscine carrée

cuits) et 300 mètres plus haut, une source dite des

(ayant 10 mètres de côté), de longs portiques latéraux

ainsi que nous le dirons plus loin, parait alimenter par

supportant une étuve et deux autres piscines secondaires. Ces piscines, construites en pierre de taille, étaient ornées

circulairement et pavées de plaques de marbre blanc. Dans l'étuve, on a retrouvé tout le système de chauffage composé d'une série de tuyaux carrés en terre cuite placés

verticalement, l'un à côté de l'autre, dans les murs du pourtour, communiquant entre eux par des ouvertures latérales et plongeant par le bas dans un vide qui occu-

pait toute l'étendue de la salle entre le plancher de marbre et le sol. L'eau chaude arrivait par des tuyaux dans ce vide divisé par une série de piliers de briques espacés de 0'n,60 et formait, dans ces sortes de cheminées, des courants de vapeur. La description de M. BoirotDesserviers, qui ne concorde pas absolument avec ce plan, signale, après l'étuve, trois piscines successives de 4 mètres carrés, '9 mètres de circonférence et 4 mètres carrés,

et, près des sources, trois bassins que nous trouverons bientôt décrits par un visiteur du XVI° siècle et qui resqui se réunissaient à Chorles, petit village à I kilomètre de la ville, sur la route de Commentry.

Grosses-Gouttes, située entre le Quartier et Youx (*), près du domaine d'Anglard (cote 633,63) sur un plateau qui,

ses infiltrations profondes les deux sources thermales de Néris et d'Évaux , et qu'une autre branche d'aqueduc allait chercher à 10 kilomètres au sud vers Arpheuille,

auprès du domaine des Combes, une autre source dite Font-Bouillant (**). Ces deux sources étaient amenées à Néris par des aqueducs très soignés (voir les coupes cijointes, PI. XIX, fig. 2 et 3), dont le radier était formé d'un conduit en terre cuite sur massif en béton de ciment et protégé par une maçonnerie en moellons de forme ogivale, dont les dimensions permettaient à un homme de s'y introduire pour les visiter. Près de Néris, au Péchin , ils aboutissaient à un réservoir E (Pl. XIX, fig. 1), d'où un branchement F se dirigeait vers l'établissement. A la même époque, les eaux d'Évaux, quoique certai-

nement moins fréquentées, avaient également subi un captage important. Les Romains, par un procédé qu'ils ont souvent appli-

qué, avaient mis à nu les griffons en commençant par (*) Feuille de Gannat, en bordure sur la feuille d'Aubusson. (**) Feuille d'Aubusson, cote 48,34. Cet aqueduc a été appelé l'aqueduc des Combes, le premier étant l'aqueduc des Viviers.