Annales des Mines (1895, série 9, volume 7) [Image 286]

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LES SOURCES THERMALES DE NÉRIS ET D'ÉVAUX. 565

564 LES SOURCES THERMALES DE NÉRIS ET D'ÉVAUX.

capital jouaient, dans la vie antique, les bains chauds ou froids. C'est simplement parce qu'elles leur fournissaient pour l'hydrothérapie une grande quantité d'eau à haute température et non parce qu'ils leur attribuaient, comme nous, telle ou telle propriété médicale spéciale, que les Romains paraissent avoir recherché les sources thermales.

Aucun texte antique ne semble indiquer que l'une ou l'autre d'entre elles ait été plus spécialement affectée au traitement de telle ou telle maladie ; mais il n'est guère, dans notre pays, de source à haute température qui soit restée négligée par les anciens. Pour nous borner au

jeune, dans un mémoire de Boirot-Desserviers, inspecteur des eaux en 1822, enfin dans un remarquable ouvrage de L. Esmonnot, en 1885, permettent de reconstituer approximativement l'état de la ville et des thermes de Néris dans

l'antiquité. C'est, d'ailleurs, un point où les découvertes d'objets romains sont encore actuellement fréquentes (*). Tout en renvoyant pour les détails aux mémoires originaux, nous résumerons rapidement les points de cette histoire antique qui se rapportent plus spécialement au captage et à l'utilisation de la source thermale. Une figure ci-jointe (Pl. XIX, fig. 1) montre quel fut l'em-

Bourbonnais, il y eut des thermes romains à Vichy (Aquie calid) (*), à Bourbon-l'Archambault (Aqu Borvonis) ('),

placement de la ville romaine de Néris qui, d'après une inscription trouvée en 1776 au Péchin, portait le nom de

à Néris (Vicus Neriomagus), à Évaux (Evahon), etc...

Viens Neriomagus ("), la ville même de Neriomagus étant probablement Montluçon, qu'on a considérée comme l'ancienne capitale des Boïens (*"). L'époque de la fondation de cette ville n'est pas connue.

Presque partout, dans cette région, c'est à partir de l'époque des Antonins et sous les empereurs chrétiens que les villes d'eaux paraissent avoir eu leur plus grand développement. A Bourbon, les médailles trouvées étaient

de Constance-Chlore ou de Constantin Néris, elles allaient d'Auguste à Valens (3647.378); mais celles de Constantin étaient les plus nombreuses ; à (306-337)

Évaux, on en a trouvé de Vespasien Adrien, Antonin et Septime-Sévère

(69-79),

à

Trajan,

(197-211).

Entre toutes, la ville de Néris parait avoir eu, à cette époque, une importance prépondérante, comme l'ont montré une série de fouilles faites à diverses reprises, notamment en 1819, lorsque, sous la direction de l'ingénieur Lejeune, on commença la construction d'un nouvel établissement ; puis en 1847; enfin en 1865 quand on éta-

On sait seulement qu'elle eut un grand développement sons les Antonins et que la huitième légion Augusta y concourut à la construction des thermes (****).

A.qu Nerii figure sur la carte de Peutinger (vers 390), entre Châteaumeillant et Chantelle, et une colonne itinéraire trouvée à Alichamps, sur une voie romaine qui devait réunir Avaricum (Bourges) à Augustonemetum (Clermort) par Mediolanum (Châteaumeillant) (***') donne, en (*) En dernier lieu, en 1888, M. Bertrand (de Moulins) a décou-

vert à Néris plusieurs puits romains contenant des vases de

blit les bassins de réfrigération, etc. Ces fouilles, dont les résultats ont été consignés dans un rapport de Le-

bronze avec une série d'objets antiques,- tels que seaux, chaussures, etc. (Soc. d'émulation de l'Allier, 2 mars 1888). (**) Numinibus Auguslorum et Junonibus vié ani neriomagiences (Esmonnot, loc. cit., Pl. VIII). Une autre inscription, trouvée en 1867, paraît dédiée au génie des eaux, Nerio Deo.

(*) Voisin. Sources minérales de Vichy (Annales des mines,

(***) Albert Lenoir, Revue du Bourbonnais, 1887, p. 321. ("*"*) On a retrouvé plusieurstuiles portant, soit Leg VIII. Aug.;

novembre 1879). (**) De Launay, Sources minérales de Bourbon-l'Archambault (Annales des mines, mai 1888).

soit Leg VIII. Aug. L. Appio Leg. On suppose que cette légion avait à Néris un camp (Castra Stativa) à l'époque de Domitien. (*") On croit qu'il arrivait à Néris deux autres voies romaines