Annales des Mines (1895, série 9, volume 7) [Image 84]

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ÉTUDE SUR L'INDUSTRIE DES PHOSPHATES

ET SUPERPHOSPHATES.

MM. Beyer frères, avec la collaboration de M. Ernest

deux passages suffisent pour amener le titre à 50 ou 55 p. 100, teneur suffisante pour que le phosphate puisse servir à la fabrication du superphosphate.

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Girard. Voici en quoi il consiste La craie phosphatée brute, telle qu'elle est extraite de la

carrière, tient de 30 à 37 p. 100 de tricalcique. Elle est très humide, contient généralement 15 à 18 p. 100 d'humidité et demande avant tout à être soumise au séchage. Cette opération s'exécute dans un four rotatif Ruelle, dont j'ai donné plus haut la description. De là, la matière séchée tout venant se rend dans un appareil spécial, nommé « trombe », qui n'est autre chose qu'un ventilateur pulvérisateur à axe horizontal, lequel a

pour résultat de produire, en outre de la pulvérisation, un fort courant d'air qui entraîne le nuage de matières broyées, dans un appareil spécial, sorte de tambour cylindrique de 0'11,80 d'épaisseur et de 1'1,20 de diamètre posé de champ dans une vaste chambre au-dessus de celle des broyeurs. Ce cylindre (détendeur) est disposé de façon a ce que le courant d'air apportant les matières en suspension arrive tangentiellement à la paroi courbe. La partie

supérieure de cet appareil détendeur est garnie sur les deux tiers environ de sa longueur, d'un tamis en tissu fin (n° 140 à 208). C'est dans la disposition du détendeur que réside l'originalité du système d'enrichissement.

Dans ces conditions, il se produit un départ entre la matière la plus fine, formée principalement de carbonate de chaux, qui tamise à travers le tissu et qui se

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Le phosphate enrichi, à sa sortie du dernier détendeur, est passé à une bluterie au tamis 80, afin de donner un produit de grosseur régulière ; les refus de bluterie retournent aux trombes, de sorte qu'en définitive, on n'obtient par ce traitement que deux sortes de produits seulement, à savoir : 1° Le phosphate marchand enrichi à.50/5 p. 100 en moyenne ;

2° Le calcaire dit fin-fin qui passe à travers les tamis, lequel ne contient guère que 15 à 16 p. 100 de phosphate tricalcique et 60 à 75 de Ca O. 002. Cette matière est vendue comme succédané avantageux du marnage, son état d'extrême division facilitant l'assimilation par les végétaux des éléments constitutifs qu'elle contient.

Cette poussière fine a aussi d'autres applications industrielles spéciales à cause de sa finesse impalpable. Le procédé dont je viens de donner la description se prête bien à l'emploi de moyens purement mécaniques pour le mouvement des matières. Aussi l'usine d'Etaves n'emploie que peu de main-d'uvre : un chef mécanicien, deux chauffeurs et dix ouvriers suffisent pour une production journalière de 450 sacs (45T) de produits, tant

enrichis que résidus dits fin-fin. Elle consomme, pour

dépose dans la vaste chambre des détendeurs qui mesure

cette production, environ 2.500 kilogrammes de charbon par 24 heures, y compris le combustible employé au sé-

8"1>< 9' de section et 7 mètres de hauteur. L'excès

chage.

d'air sort par des tubulures centrales. Quant aux grains de phosphate, ils retombent à la partie inférieure du détendeur et de là se rendent automatiquement dans un deuxième élément «trombe et détendeur» où un nouveau débourbage à sec se produit. On peut, si c'est nécessaire, répéter une troisième fois l'opération ; mais, en général,

D'après ce que nous venons de dire, on voit que le déchet en phosphate de chaux par ce procédé est de 35 p. 100, en ne comptant que sur celui qui reste dans le produit riche. Le déchet n'est guère que de 16 p. 100, si on considère comme récupéré le phosphate qui est vendu sous forme de craie phosphatée impalpable, tandis qu'il