Annales des Mines (1894, série 9, volume 6) [Image 183]

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358 ANALYSES DES EAUX MINÉRALES FRANÇAISES.

défini, il paraît nécessaire de recourir à la convention qui vient d'être signalée et qui est aujourd'hui généralement adoptée pour les analyses d'eaux minérales, comme

facilitant la comparaison des résultats énoncés par les différents auteurs. Nous avons eu soin de placer toujours, à côté de l'analyse élémentaire, l'indication du poids de l'extrait obtenu par évaporation d'un litre de l'eau minérale, suivie de dessiccation à la température de 1800. Cette indication, que l'on peut contrôler assez simple-

ment sans faire une analyse proprement dite , fournit une vérification fort utile pour l'ensemble des dosages effectués, également rapportés à un litre d'eau. Ce n'est pas que le poids du résidu et le total des éléments dosés doivent être égaux, même approximativement ; mais on peut calculer leur différence d'une manière fort approchée.

En négligeant les quantités, ordinairement minimes, d'iodures et de sulfures, on peut dire, d'une façon très générale, que cette différence se compose de : 1° tout l'acide carbonique libre ; 2° la moitié de l'acide carbonique des bicarbonates ; 3° l'eau qui se trouve-mise _en liberté lors de la combinaison des oxydes avec l'acide chlorhydrique. Or, ces trois termes sont connus : les deux premiers figurent dans l'analyse élémentaire ; quant au poids de l'eau à déduire, il correspond, équivalent pour équivalent, à celui de l'acide chlorhydrique ; il est donc, à

très peu près, le quart de celui du chlore ou de l'acide chlorhydrique dosé. A la condition de tenir compte de la différence ainsi calculée, le poids de l'extrait fournit un très bon contrôle de l'exactitude de l'ensemble des dosages effectués. Dans certains cas seulement, quelques sels difficiles à dessécher

359 ANALYSE ÉLÉMENTAIRE ET COMPOSITION CALCULÉE.

entièrement à 180°, sans décomposition, comme les sulfates de chaux et de magnésie, les nitrates ou le chlorure de magnésium, laissent quelque incertitude. L'indication du poids de l'extrait, à une température déterminée, peut encore avoir une autre utilité : celle de permettre de vérifier, à toute époque, par une opération assez simple, soit à la source, soit sur des bouteilles, si est ou la composition de l'eau, que l'on veut examiner, non conforme à celle de l'eau analysée. On peut ainsi reconnaître si une eau minérale vendue en bouteilles répond bien à son titre ; on peut également

savoir si une source minérale donne, suivant les saisons, de l'eau plus ou moins diluée, par mélange avec des eaux de surface ; on peut encore constater si la qualité de l'eau a été plus ou moins modifiée par le fait du captage de la source, etc. Nous devons faire remarquer que nos analyses s'appliquent toutes à des eaux qui ont subi l'embouteillage et le transport de la source au laboratoire. L'organisation du

Bureau d'essai et son personnel très réduit (car deux chimistes seulement ont à faire annuellement un millier d'analyses environ sur les matières minérales les plus variées), ne permettent pas au chimiste chargé de l'analyse d'une eau de se transporter sur la source. Il faut donc opérer sur des eaux puisées et transportées à la diligence des personnes intéressées. Nous recommandons toujours qu'elles soient puisées à la source dans des bouteilles parfaitement propres, lavées en dernier lieu avec l'eau de la source même, puis fermées, aussitôt après le remplissage, avec de très bons bouchons et cachetées. Nous demandons, en outre, que ces opérations soient faites en présence du maire de la

commune ou de son représentant, chargé de certifier