Annales des Mines (1894, série 9, volume 6) [Image 182]

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356 ANALYSES DES EAUX MINÉRALES FRANÇAISES.

Il paraît y avoir utilité à revenir de temps en temps sur le travail effectué et à grouper les analyses d'eaux minérales dans une publication d'ensemble, où médecins, géologues et autres puissent facilement trouver les renseignements qu'ils désirent. C'est ce que nous nous proposons de faire ici pour la seconde fois, en réunissant les analyses exécutées pendant les dix dernières années écoulées. Les Annales des mines ont déjà publié, en '1885, une première série de tableaux, dans lesquels nous avons donné la composition élémentaire de toutes les eaux analysées depuis la fondation du

ANALYSE ÉLÉMENTAIRE ET COMPOSITION CALCULÉE. 357

la part de l'hypothèse n'est cependant pas aussi grande qu'on pourrait le croire au premier abord ; les recherches thermo-chimiques ont confirmé sur différents points les opinions depuis longtemps accréditées au sujet .du mode de groupement des éléments dans les sels dissous. En nous fondant sur les deux genres d'observations, thermiques et chimiques, nous avons donc cru pouvoir adopter, pour l'établissement de nos calculs sur la composition des eaux, quelques règles générales, dont la principale peut s'énoncer ainsi : Les bases les plus fortes sont unies aux acides les plus énergiques.

.

Bureau d'essai, en '1845, jusqu'à l'année 1884. Nous y avons présenté, en outre, la composition calculée des eaux pour la période de 1878 à 1884. Appelé en 1878 à la direction du Bureau d'essai, nous avons cru devoir, sur la demande de quelques médecins, essayer de compléter l'analyse élémentaire des eaux qui fait connaître la proportion de chacun des éléments

En conséquence, l'acide sulfurique et l'acide chlorhydrique, en général, et, dans certains cas, les acides phosphorique, arsénique, iodhydrique trouvés dans les

dosés, par le tableau de leur composition calculée,

acides forts sont en quantité insuffisante pour saturer les bases fortes, le surplus de celles-ci doit être considéré comme uni aux acides plus faibles, notamment à l'acide carbonique, à l'acide sulfhydrique ou à l'acide silicique mais on est fréquemment obligé d'admettre qu'une partie de ces acides faibles reste libre dans la dissolution salineCela résulte du calcul des analyses fait conformément aux règles que nous venons d'établir. Il arrive d'ailleurs quelquefois que les indications fournies par les réactifs

obtenue en groupant les éléments entre eux conformé-

ment aux probabilités les plus grandes. Depuis cette époque, nous avons eu mainte occasion de reconnaître que cette innovation avait été bien accueillie, comme permettant d'interpréter plus aisément les analyseS,-Tet--nous n'avons pas cessé de fournir ce double renseigne-

ment aux personnes qui nous ont envoyé des eaux à analyser. Nous donnerons, dans le recueil suivant, les deux sortes de renseignements en les plaçant immédiatement à la suite l'un de l'autre. ILest bien vrai que le groupement des acides et des

bases à l'état de sels en dissolution n'est pas absoluMent exempt d'hypothèse : on ne saurait affirmer que les éléments sont unis exclusivement de cette façon et non d'une autre, qu'il n'y a pas partage d'un acide entre plusieurs bases et d'une base entre plusieurs acides. Mais

dosages, doivent être saturés tout d'abord par les alcalis, la potasse, la soude, la lithine, puis par la magnésie, par la chaux, enfin par les protoxydes de manganèse et de

fer et par l'alumine et le peroxyde de fer. Lorsque les

colorés

, apportent une confirmation directe à ces dé-

ductions théoriques.

Dans toute S nos analyses, les sels ont été calculés à l'état anhydre. Ce n'est là, bien entendu, qu'une simple convention et non la représentation de l'état réel des sels en dissolution ; mais cet état n'étant pas nettement