Annales des Mines (1894, série 9, volume 5) [Image 299]

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ÉTUDES SUR LE BASSIN HOUILLER DU NORD

ET SUR LE BOULONNAIS.

va même jusqu'à l'existence à Saint-Saulve, d'une couche

tres de schistes, avec 24 mètres de charbon) ; cette teneur en charbon paraît se continuer assez régulièrement, elle

analogue à Louise (ou Auguste), distincte comme elle du reste du faisceau de Denain, et comme elle, superposée en apparence à un banc calcaire avec fossiles marins (*).

Les faits sont donc bien précis et bien constatés ;

il

n'y a aucun indice qui permette de croire que les houilles du sud du cran de retour, se retournent de nouveau pour plonger sous les terrains anciens de bordure. La cuvette de Denain est une cuvette fermée, dont les couches pro-

ductiVes ne s'enfoncent pas comme celles du Pas-deCalais, sous le calcaire carbonifère et le dévonien. J'accepte donc toutes les conclusions de M. Olry, mais avec cette réserve capitale, qu'elles s'appliquent seulement aux couches de cette cuvette, ou mieux de ce fragment de cuvette, et que les autres couches du nord du cran de retour doivent être considérées d'une manière tout à fait indépendante ; ce sont ces dernières seulement

qui s'avanceraient bien loin vers le sud, sous la nappe de recouvrement, et qui seraient régulièrement surmontées par la prolongation du système de Dour et du Pas-de-Calais. Il est facile de voir que cela est possible, mais je crois de plus qu'on peut montrer que cela est pro-

bable, sans même s'appuyer sur les conclusions tirées précédemment d'autres considérations. Et tout d'abord, c'est un fait bien extraordinaire que cette suppression brusque de tout le système des couches situées plus au nord. On sait qu'il y a là tout le système inférieur des charbons maigres (c'est-à-dire 700 mètres environ de schistes, avec 15 mètres de charbon), puis l'ensemble du système de la fosse Thiers, formant les zones B' et B2 de M. Zeiller, (c'est-à-dire plus de 1.100 mè(*) Les fossiles ne sont signalés qu'à Azincourt, mais l'analogie n'en est pas moins frappante.

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est, en tout cas, la même pour les systèmes à peu près équivalents de la fosse Thiers et de l'Escarpelle, et dans l'intervalle, où les couches inférieures de cet ensemble sont seules connues, elles montrent partout la tendance à devenir plus belles et plus régulières à mesure qu'on s'avance vers l'ouest. Vers le sud, au contraire, il faut admettre qu'il y a un rapide changement et que tout devient stérile. On a cru d'abord à une suppression des couches par failles ; mais puisque les travaux ont démontré, autant que ces sortes de démonstrations sont possibles, que ces failles n'existaient pas, il faut admettre ou que les étages inférieurs ne se sont pas étendus jusqu'au sud du bassin, ou qu'ils ne s'y sont déposés que sous forme de schistes stériles. Rien ne serait plus naturel, si le bord du bassin était suffisamment éloigné mais ce qui est étonnant, c'est que cette transformation si complète ait pu se faire sur un si court espace. Admettons d'abord comme on le fait généralement, au moins d'une manière_ implicite, que le cran de retour, avec son inclinaison connue vers le sud, soit une simple faille d'affaissement, qui a permis aux terrains supérieurs de glisser sur une sorte de plan incliné. Les données nous permettent de reconstruire la coupe avant le mou-

veinent; il suffit de remonter la partie sud jusqu'à ce qu'elle vienne s'emboîter dans la cuvette dessinée ou amorcée par les couches du nord ; et il faut de plus que pour les différentes coupes prises le long du bassin, l'amplitude de ce mouvement soit à peu près la même, ou varie an moins d'une manière continue. En d'autres termes, on peut superposer les coupes de l'ouest d'Aniche,

de l'est d'Aniche et de Denain, de manière à ce qu'elles forment une coupe unique, la première (où le faisceau demi-gras est le moins dénudé) se trouvant ainsi naturel-