Annales des Mines (1894, série 9, volume 5) [Image 298]

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ÉTUDES SUR LE BASSIN HOUILLER DU NORD

ET SUR LE BOULONNAIS.

exploitées au nord du cran de retour, et cette cuvette se

plissements, qu'il n'en Suive par conséquent les inflexions

,et qu'il ne se relève vers le nord-ouest du côté de Douai. .Sa trace serait à mes yeux marquée par la zone de brouil-

continuerait en profondeur sous l'ensemble formé des ter-

rains de bordure et du lambeau productif de Denain. Cela revient à considérer la faille qui sépare les deux systèmes de couches ainsi distingués (ou cran de retour),

comme la prolongation de la grande surface de glissement connue sous le nom de faille du Midi, ou comme une des surfaces de glissement secondaires qui y sont liées ; cela est, je le sais, tout à fait contraire aux idées acceptées, et peu conforme en apparence avec l'allure du cran de retour, qui est presque vertical. Mais on va voir qu'un examen attentif des coupes mène par une autre voie à cette même conclusion, et que c'est au contraire l'ancienne opinion qui se heurte à des difficultés presque insurmontables.

Je rappellerai d'abord sommairement les données fournies par l'état actuel des travaux souterrains Le bassin de Valenciennes se divise naturellement en deux parties séparées par le cran de retour, la seconde comprenant des couches plus récentes que la première. Cette seconde partie forme une cuvette (cuvette de Denain et du sud d'Aniche), accidentée de. dressants et de plats plus ou moins nombreux, mais se fermant en direc-

tion, d'une part, au nord-est de Valenciennes, et de l'autre, auprès de Douai. L'âge des couches qui la com-

posent est fixé sans ambiguïté par la flore, entre les houilles demi-grasses d'Anzin et les houilles à gaz du Pas-de-Calais ; le même niveau (zone 13 de M. Zeiller) se retrouve à l'ouest dans le Pas-de-Calais, mais avec une composition et une succession toutes différentes.

On suppose en général que le cran de retour, à l'ouest de la région où les travaux l'ont constaté (est de la concession .d'Aniche), doit continuer en ligne droite vers l'ouest. Je ne doute pas, comme je le montrerai tout à l'heure, que le cran de retour ne soit un accident lié aux

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lage rencontrée dans les galeries de l'étage 257 à la fosse Saint-René et de l'étage 281 à Notre-Daine (*) Les couches à l'ouest de ce brouillage, ne ressemblent à aucune des veines de l'autre faisceau, et sont sensiblement plus riches en gaz (26 à 34 p. 100 de matières volatiles). Les empreintes recueillies sont malheureusement, d'après une communication verbale de M. Zeiller, insuffisantes

pour en fixer l'âge ; je n'en suis pas moins porté à

admettre que ces couches représentent la continuation déviée (avec tout le reste du bassin) de la cuvette

.de Denain. Si elles sont renversées, comme le pense M. Olry, elles ne correspondraient qu'au bord méridional ,de cette cuvette, l'autre bord étant supprimé par Pacci-dent que j'assimile au cran de retour. Quoi qu'il en soit, cette cuvette de Denain présente

cette particularité, que toutes les couches qui y sont connues reparaissent au sud en allure renversée, et qu'entre ces couches renversées et le calcaire carbonifère du sud, il n'y a plus de houille, à part une petite veine de 0',70 (Louise ou Auguste), séparée des précédentes par un intervalle stérile de 200 mètres. On ne sait si cette veine est également renversée ; mais cela parait bien probable, car la galerie de reconnaissance (niveau 210 mètres de Saint-Auguste) est restée pendant 600 mètres dans les mêmes schistes houillers stériles, et les a trouvés plongeant en parfaite concordance sous les schistes verdâtres et les calcaires compacts du calcaire ,carbonifère. Les mêmes couches, avec la même allure, ont été rencontrées par toutes les reconnaissances d'Azin court à Valenciennes vers le sud du bassin ; l'analogie (*) Olry,

Bassin houiller de Valenciennes, p. 328-332.