Annales des Mines (1894, série 9, volume 5) [Image 262]

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BULLETIN.

BULLETIN.

519 tillation clans une cornue produit le saumon (piiia), débarrassé du

fours à réverbère, on l'additionnait d'eau chaude, de sel et de mercure. Le chlorure d'argent contenu dans le minerai, en présence du cuivre de la marmite et du sous-chlorure de cuivre,

mercure, sous une forme poreuse, avec un titre moyen de 970 à 980 millièmes. Ce traitement revient 'généralement à 100 boliviens par caisson de 50 quintaux. Ce procédé permet de retirer quelquefois jusqu'à 86 p. 100 de l'argent contenu dans le minerai, en se basant sur l'évaluation obtenue au moyen de la coupellation.

précipitait l'argent, qui s'amalgamait avec le mercure et se déposait au fond. Chaque usine disposait d'une ou de deux douzaines de ces mar.mites. En 1886, M. Charles Petot, chef de la maison Blondel, modifia ce procédé. Il construisit des marmites de cuivre pouvant -contenir de 25 à 30 quintaux de minerai et remplaça par des bras mécaniques l'homme qui naguère faisait tourner le mélange. On doit au même ingénieur les premiers grands fours à réverbère d'Oruro. En 1888, il fit faire de vastes cuves en bois à fonds de cuivre mobiles. Les bras mécaniques étaient également en cuivre. On se rapprochait ainsi du pan des Américains du Nord. Aujourd'hui, tous les mineurs d'Oruro ont calqué leurs procédés sur l'invention de M. Petot. Les minerais d'Oruro sont généralement du sulfo-antimoniure d'argent. Ils se présentent fréquemment sous forme de tétraè-

Les pertes d'argent sont dues en partie à la volatilisation (*) qui se produit lors de la calcination clu métal. Il reste aussi

environ trois dix-millièmes dans les résidus de l'amalgamation. La perte de mercure est de 42 grammes par marc, c'est-à-dire par 230 grammes d'argent. La préparation d'une semblable quantité de ce métal absorbe un kilogramme de cuivre. Naguère on délaissait les minerais d'un titre de vingt dix-millièmes. Les procédés de plus en plus perfectionnés qui viennent d'être mentionnés permettent aujourd'hui de tirer profit de filons qualifiés très pauvres. Il a déjà été dit plus haut que toutes les mines d'Oruro contiennent de l'étain. D'importants gisements de ce métal ont été d'ailleurs reconnus sur divers points de la Bolivie. Cette richesse,

drite. Dans certains cas, l'analyse exacte en est très difficile. Parfois l'argent accompagne le sulfure d'antimoine en aiguilles,

la berthierite, la polybasite, la phillipsite, le cuivre gris, la

encore à peine signalée, permettra aux mineurs du pays de

bournonite , etc. Il accompagne également les pyrites de fer. On en trouve aussi dans les galènes. On commence par trier le minerai sur les carreaux de la mine.

trouver une compensation dans le cas où l'exploitation des naines d'argent cesserait d'être rémunératrice. L'étain a été extrait dans le Haut-Pérou depuis plus d'un siècle. La mine de Huanuni pro(luisait déjà, dès 1784, une moyenne de 1.000 quintaux par an (*). L'étain produit était, au moins en partie, expédié en Espagne et utilisé, pour la fabrication des canons, à Séville et à Barcelone. Lés brozas d'Atocha contiennent généralement 15 p. 100 d'étain, celles d'Itos en ont jusqu'à 30 p. 100; le socavon de la Virgen et le Razgo en fournissent 4 à 8 p. 100: Pour utiliser l'étain dans les minerais traités en vue de l'ex-

Puis on sépare la guia, c'est-à-dire le minerai dont le titre est supérieur à cent dix-millièmes (il atteint parfois de quatre à cinq cents dix-millièmes). La guia s'exporte en Angleterre, en Allemagne et en France. Le deuxième choix s'appelle broza. IL comporte un titre moyen de cinquante dix-millièmes. On le traite par amalgamation dans les établissements métallurgiques des environs d'Oruro. La pulvérisation des brozas s'opère au moyen de bocards cali-

forniens traversés par un courant d'eau qui entraine les poussières (Ilampus) à travers les tamis des bocards et les dépose dans de grands étangs. Quand les étangs sont pleins de boue, on les décante. Ces houes se composent de minerai d'argent, d'antimoine, de pyrite de fer et de gangues. Lorsqu'elles ont été séchées au soleil, elles sont soumises à une calcination dans des fours à réverbère d'une capacité de 5 quintaux. Cette opération chlorurante dure quatre ou

cinq heures. Le minerai ainsi préparé est ensuite Imité dans les chaudrons (tinas) dont il a été parlé plus haut, pendant quatre heures. L'amalgame est lavé au mercure et à l'eau, puis filtré. La dis-

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(*) Pour donner une idée des quantités d'argent qui se perdent par la volatilisation, il suffit de citer le fait suivant : la Compagnie de Huanclutca a construit, il y a quelques années, une cheminée qui suit les anfractuosités de la

montagne et dont le but était de rejeter dans une gorge voisine les fumées chargées de vapeurs arsenicales rendant le séjour de Huanchaca sinon mortel, au moins très dangereux. Cette cheminée, qui mesure environ 380 mètres de hauteur et dont la construction a cofité 80.000 boliviens, est nettoyée annuellement pendant les journées du carnaval. La Compagnie retire des suies une moyenne de 150.000 boliviens d'argent qui vient augmenter, presque sans frais, sa production. (**) A 9 boliviens le quintal.