Annales des Mines (1894, série 9, volume 5) [Image 65]

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L'INDUSTRIE DU PÉTROLE

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chemins de fer russes, et le chimiste Br. C.-B. Dudley, se rendit en Russie pour examiner la question. La conclusion de cette enquête et des essais a été qu'il n'y avait pas lieu de donner suite à l'emploi du pétrole pour les locomotives par suite de la grande quantité

d'huile à charger sur le tender et de la difficulté de

l'arrimage de l'huile à introduire dans le foyer. L'administration de la marine des États-Unis a fait de son côté des essais dans les chantiers de New-York et de Boston pour déterminer s'il y avait lieu de remplacer le charbon par le pétrole dans la navigation. Le résultat de ces travaux a été que, tant au point de vue de la facilité de maniement que du confort, de la santé des chauffeurs et de la sécurité des passagers, il fallait s'opposer à l'emploi du pétrole pour la navigation en général et plus spécialement pour celle des bateaux de passagers. On sera frappé ue ce fait que, dans le sud de la Russie, les locomotives, les machines des bateaux sont alimentées au pétrole, et on s'expliquera cette opposition en pensant qu'en Amérique le charbon est à très bas prix tandis que sur les bords de la mer Caspienne il fait absolument défaut. Lorsque les grands débits d'huile de Lima ont commencé, on a construit un pipe-line allant des gisements d'huile de l'Ohio à Chicago et on se mit à employer cette huile en grande quantité dans les fabriques et usines métallurgiques de cette ville. On en a expédié aussi dans l'est par wagons-citernes

et elle a été employée simultanément dans la

Pensyl-

yanie orientale et dans la Nouvelle-Angleterre. On peut citer les fabriques de cuivre de Waterbury

l'on s'en sert sur une grande échelle pour chauffer

les les

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moulins de Pottstown , les forges de la « Pensylvania Steel Company » à Steestown, et dans plusieurs industries à Philadelphie.

Il donne de bons résultats pour les fours à chaux, à briques, etc., pour cuire la porcelaine, etc. A Pittsburg on dispose encore de quantités assez fortes de gaz naturel pour alimenter les verreries, les usines à

fer et l'industrie métallurgique en général; au fur et à mesure qu'il diminue, le chauffage au pétrole prend sa place.

En résumé, dans la Pensylvanie , l'Ohio , l'Illinois, l'Indiana, le pétrole brut de Lima fait une concurrence souvent victorieuse au charbon de terre, bien que l'anthracite de Pensylvanie se vende 3 dollars un quart la tonne, le charbon gras de l'Illinois de 1,65 à 1,85 la tonne, et celui de l'Indiana de 1,51 à 2,35 la tonne.

Par conséquent, on peut dire que, sauf la navigation et la marche des chemins de fer l'emploi du pétrole pour la production de la vapeur, pour le chauffage des ,

fours ordinaires et des foyers à températures très élevées ne rencontre aucune difficulté pratique sérieuse, et que la question de prix est presque seule à considérer. Il est

juste d'ajouter, cependant, que le pétrole offre de très grands avantages sur la houille et le coke. La flamme s'étale dans le foyer d'une manière uniforme, il n'y a pas d'encrassement par le mâchefer, la cendre ; les gaz brûlés ne sont pas chargés de suie. Nous avons vu fonctionner trois installations à l'huile brute et à l'huile lourde (residuum) de Lima; le procédé est le même. L'une est l'immense raffinerie de Chicago, dont on a décrit le travail dans la deuxième partie de ce mémoire. Une seconde est l'usine à fonte, fer et acier de South Chicago

fours à moufle.

On l'emploie pour l'alimentation des foyers dans

AUX ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE.

« Rolling mills » dont le directeur est

M. Sterling, président de « l'Illinois Steel Company ». La troisième est l'usine qui donne la force motrice à