Annales des Mines (1894, série 9, volume 5) [Image 64]

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L'INDUSTRIE DU PÉTROLE

L'appareil Humphrey se compose d'un double jeu de générateurs communiquant entre eux, par leur partie inférieure, au moyen de canalisations en briques réfractaires semblables à celles qui relient les générateurs aux carburateurs et les carburateurs aux surchauffeurs. On donne le vent, en même temps, aux deux générateurs, sous leur grille. On introduit la vapeur par le sommet du surchauffeur (disons celui de droite) ; elle descend, gagne le carburateur,

le remonte et atteint alors, complètement surchauffée, le sommet du générateur de droite où elle arrive dans les meilleures conditions pour sa décomposition complète. La

vapeur descend ensuite dans le générateur de gauche. L'huile est introduite par le sommet du carburateur de gauche au moyen de quatre tuyaux. En y arrivant, la vapeur et l'huile, comme dans la plupart des autres appa-

reils, se trouvent enveloppées par de la vapeur d'eau surchauffée, et l'huile est presque complètementvaporisée avant d'arriver au fond du surchauffeur ; après avoir

remonté le dernier récipient, elle est entièrement gazéifiée.

Pour l'opération suivante en tant qu'il s'agit de la fabrication du gaz, cette marche est renversée : on intro-

duit la vapeur par le surchauffeur de gauche et l'huile par le carburateur de droite. Les briques qui remplissent Je carburateur sont aménagées de façon à réserver audessous de chaque orifice d'amenée des huiles, un espace' libre descendant jusqu'au fond de l'appareil, par lequel, pendant que la chaleur s'échappant des briques volatilise les huiles, les impuretés que celles-ci contiennent (sur-

tout s'il s'agit de pétroles bruts) tombent au fond du récipient, d'où on les enlève à volonté. Avec une production d'une importance suffisante, on fabriquera des gaz d'eau d'une puissance de 24 à.26 bou. gies avec moins de 50 livres (26,6 kilogrammes) de houille

AUX ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE.

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ou de coke, y compris le combustible nécessaire aux besoins généraux de l'usine dans des conditions ordinaires. Ce chiffre est une moyenne, établie sur le rendement

net d'une année. La quantité de pétrole (disons d'huile de Lima brute) établie sur les mêmes bases ne s'élèverait pas à 4 gallons 75 (18 litres) par mille pieds cubes (28'11%135).

La main-d'oeuvre serait de 4 à 6 cents (21 à 31 centimes) par mille , en calculant les salaires journaliers

comme il suit : contremaître, 12,95 à 15',54; gaziers, 10',36 à 1 1 f,65 ; chauffeurs, 11 f,07 à 10',36 ; manoeuvres et aides, 7',77 à 11

Les autres frais, fournitures, réparations, assurance, salaire du surveillant, etc., doivent différer bien peu des frais du même genre qu'entraîne la fabrication du gaz de houille.

L'huile brute et l'huile lourde de pétrole sont plus employées aussi que le naphte lourd au chauffage des bouilleurs et des foyers dans les usines. L'huile brute de pétrole a été employée comme combustible dans différents appareils, mais seulement à titre d'essai, jusqu'à la découverte de l'huile brute de Lima qui, considérée comme impossible à rectifier à cause des produits sulfurés qu'elle contient, était offerte en grande quantité et à un bon marché excessif pour servir de combustible.

Parmi les expériences de début, il y a lieu de mentionner le procédé Eames pour la fusion du fer, expérimenté il y a quelques années à Titusville. Depuis l'application du gaz naturel au chauffage , on y a renoncé. La compagnie des chemins de fer de Pensylvanie a essayé pendant quelque temps sur son réseau une locomotive dans laquelle on brûlait, comme combustible, de l'huile de pétrole, suivant la méthode adoptée dans les