Annales des Mines (1893, série 9, volume 3) [Image 99]

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OS MODERNES

ET OS FOSSILES.

observé plusieurs fois dans des ossements fossiles et des. phosphates d'origine organique. Je rappellerai notamment, parmi les analyses qui précèdent, celles de trois ossements provenant de terrains permiens d'Autun (Pleuracanthus, Actinod.on et Haptodus), celles de deux ossements du lias d'Igornay et de SainteColombe (Plesiosaurtis et Ichthyosaurus), et celles de deux ossements de la craie de Maestricht (Mosasaurus et grande tortue). La teneur en fluor, comparée à celle de l'apatite, prise pour unité, s'élève depuis 1,03 jusqu'à 1,67 (voir p. 25 à 27). Dans une communication toute récente à l'Académie des sciences (3 octobre 1892), M. Phipson,- à l'occasion du résumé que j'avais donné de mes recherches sur les

C'est là une supposition fort plausible ; car, d'une part, les fluorures et, en particulier, le fluorure de calcium, sont assez répandus, non seulement dans les terrains cristallins, notamment dans les masses de granite et de granulite, mais aussi dans un certain nombre de terrains sédimentaires, par exemple dans le terrain anthracifère, dans les arkoses de Bourgogne, dans le muschelkalk et jusque dans le calcaire grossier de Paris, ce qui semble bien indiquer que des eaux chargées de fluorure de calcium ont dû circuler -au travers de ces terrains; d'autre part, le fluorure de calcium n'étant pas complètement insoluble, les eaux d'infiltration plus ou moins chargées d'acide carbonique et de sels alcalins ou ammoniacaux peuvent en emprunter aux terrains qu'elles traversent et

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ossements fossiles , a fait connaître les résultats qu'il avait obtenus, il y a trente ans, en analysant un bois: fossile trouvé dans les grès crétacés de l'île de -Wight.

qui en sont plus ou moins imprégnés. J'ajouterai que l'analyse directe des eaux y révèle souvent l'existence de quantités minimes de fluorures en

D'après son analyse, ce bois fossile contient, avec 32,44 p. 100 d'acide phosphorique, 3,90 de fluor. En calculant, çomme je l'ai fait dans le reste de ce mémoire, le rapport du fluor contenu à celui d'une apatite de même

dissolution. Nicklès , notamment ,

teneur en acide phosphorique, on trouve pour ce

bois

fossile le nombre 1,27.

Il n'est donc pas rare de rencontrer des teneurs fluor plus élevées que celles de l'apatite, pour une quantité de phosphore.

en

même

L'excédent du fluorure de calcium me paraît devoir être attribué à l'action de fluorures alcalins en dissolution, seuls ou mêlés de fluorure de calcium, tandis que ce dernier a peut-être seul opéré, la métamorphose des os, dans lesquels la proportion de fluor ne dépasse pas ou même n'atteint pas celle de l'apatite. De toutes façons, pour expliquer la fluoration des ossements j'admets l'existence de fluorures en dissolution dans les eaux qui viennent au contact de ces ossements.

a fait sur ce point des expé-

riences très soignées, où il a pris des précautions minutieuses contre toutes causes d'erreurs (*); il a reconnu la présence du fluor dans l'eau de la Seine à Paris, dans l'eau de la Somme à Amiens, dans l'eau du Rhin à Strasbourg et dans les eaux minérales de Plombières, Con-tréxeville, Antogast, Châtenois, Vichy (1857).

La présence du fluor a été également signalée par Ch. Mène dans les eaux du Rhône, de la Saône, de la. Loire (**);

par H. Rose dans l'eau d'un puits des envi-

ions de Berlin ("*).

Il a été trouvé dans les eaux de

Plombières, par Jutier et Lefort (9 à 10 milligrammes de fluorure .de calcium par litre); dans celles de Carlsbad,

par Berzelius (3"g,2); dans celles de Kreusbrunnen (*) Comptes rendus, 1857, I, p. 783; II, p. 20 et 331. (") Comptes rendus, 1860, I, p. 731.