Annales des Mines (1892, série 9, volume 2) [Image 169]

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PROCÉDÉS DIRECTS POUR LA FABRICATION

loupes hors de l'appareil de réduction et dans les transports, une partie du fer s'oxyde et est ainsi perdue pour la suite du traitement. Et dans le réverbère même, où l'atmosphère est si difficilement réductrice, la scorification du fer est difficile à prévenir. Par l'emploi de substances difficilement oxydables, la réduction du minerai est, il est vrai, ralentie. Mais aux températures où l'on opère elle s'achève toujours d'une manière très satisfaisante ; et le graphite qui subsiste dans le bain, après la fin de l'opération, et dans les loupes, protège le fer 'réduit contre la réoxydation.

On a depuis quelque temps renoncé à l'emploi du graphite, et on emploie actuellement deux agents réducteurs du coke, ou, si on veut un produit absolument pur, du carbone provenant de la combustion incomplète du gaz naturel. On soumet ces substances, avant de les

mélanger au minerai, à une préparation spéciale, qui consiste à les laver à l'eau de chaux, de façon à les recouvrir d'un enduit protecteur et de les empêcher de

DE L'ACIER SUR SOLE AUX ÉTATS-UNIS.

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paration à l'eau de chaux suffit amplement à prévenir l'oxydation et la scorification du fer réduit. Le minerai est concassé, puis broyé sous des meules. Le coke subit à part les mêmes opérations. Puis les deux substances sont traitées ensemble sous des meules qui les triturent et les mélangent intimement, tout en augmentant la finesse du broyage. Au cours de cette opération,

on ajoute de l'eau, de façon que le mélange forme une pâte suffisamment consistante pour être moulée à la main. Cette opération terminée, on porte le mélange auprès des fours, prêt à être chargé.

Le mélange se compose de

1

tonne de minerai

(2240 lbs =1.016"g), contre 550 lbs (250h) de coke ou de graphite : soit donc une proportion de 4 parties de minerai pour 1 partie de charbon. La proportion de carbone ainsi employée est inférieure

à celle qui correspondrait à la réaction Fe' 02 ± 3G = 2 Fe + 3 CO.

brûler trop rapidement. Lé coke ainsi rendu moins combustible porte le nom de retarded coke. La raison de cette substitution est d'ordre purement

La réduction du minerai s'effectue donc avec production partielle d'acide carbonique.

pratique. Avant de charger dans le four les matières premières, il faut les broyer et les mélanger, de façon

compose d'une longue sole rectangulaire de 4',80><1111,35,

à obtenir une masse homogène, et à multiplier les contacts

entre le minerai et le réducteur. Le broyage constitue l'une des parties les plus coûteuses de l'opération. Or lorsqu'on employait comme agent réducteur le graphite de Cranston, il fallait, en raison même de son faible pouvoir réducteur, broyer extrêmement fin et faire passer le minerai et le graphite à travers des tamis ayant seize mailles au pouce. Avec le coke, même protégé contre une oxydation trop rapide par le lavage à l'eau de chaux, on peut s'en tenir à une grosseur moyenne de quatre mailles au pouce (mailles de 6"11" de côté). D'autre part, la pré-

Four de réduction.- Le four

(fig.

5 à 7, P1. XI) se

recouverte d'une voûte légèrement surbaissée. A chaque extrémité du four est un foyer à gaz naturel; les gaz de la combustion sont évacués par une cheminée centrale. Comme l'indique la fig. 6, chaque massif se compose de deux fours ; le travail est conduit à trois postes, les fours occupent deux ouvriers par poste.

La hauteur de la voûte au-dessus de la sole est en moyenne de O'n,45. Cette sole se compose d'une couche de graphite, mélangé de poussier de coke, et aggloméré avec du minerai, épaisse de 10 à 15 centimètres, et reposant sur des plaques de fonte. La confection de cette sole présente quelques particularités intéressantes :