Annales des Mines (1892, série 9, volume 2) [Image 168]

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PROCÉDÉS DIRECTS POUR LA FABRICATION

À l'exception du procédé Husgafvel, appliqué encore aujourd'hui d'une façon courante dans la région du lac Champlain, les autres procédés directs essayés aux ÉtatsUnis avaient complètement échoué : l'augmentation de la main-d'oeuvre, et les pertes considérables de fer, 'compensaient, et au delà, l'économie qu'on cherchait à réaliser en évitant l'intermédiaire du haut fourneau. Il n'est donc pas sans intérêt de voir deux nouveaux pro-. cédés s'établir à Pittsburg même ; l'un, avec un succès consacrépar plusieurs années d'exploitation; et l'autre, avec de sérieuses chances de réussite. I. - PROCÉDÉ EAMES.

Le procédé Eames, désigné aussi sous le nom de pro-cédé de la Carbon Iran Company, réalise complètement. le double but que j'indiquais tout à l'heure ; il permet eu

effet d'obtenir soit des barres de fer très pur, qui rivalisent, pour la fabrication de l'acier au creuset, avec les meilleurs fers de Suède, soit des massiaux destinés à être chargés chauds, au sortir du squeezer, sur la sole du four Martin. Le principe de l'opération consiste à réduire le minerai.

par le charbon, sur la sole d'un four à réverbère, où la température atteint, sans la dépasser, celle des fours à puddler. Le fer réduit est réuni en loupes, vers la fin de l'opération; et ce sont ces loupes débarrassées de la. scorie par leur passage au squeezer, qui sont chargées. au four Martin ou passées au laminoir. Matières premières. On traite dans le procédé Eames, du minerai de fer par du charbon, sous la forme de graphite. ou de coke. Ce sont les seules matières employées.

Le minerai de fer doit être à haute teneur en fer, à basse teneur en silice. Car il faut que toute la silice soit

DE L'ACIER SUR SOLE AUX ÉTATS-UNIS.

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éliminée pendant le traitement au four de réduction, on dans le four Martin, sous forme de scorie, c'est-à-dire

de silicate de protoxyde de fer. Dès que la teneur en silice augmente, les pertes en fer deviennent trop considérables, et le procédé est inapplicable. On n'a jamais traité de minerai tenant plus de 6 p. 100 de Si0'. 5 p. 100 peut être considéré comme un chiffre moyen. Les minerais traités à Pittsburg sont presque exclusivement des minerais du lac Supérieur. On en a traité de diverses sortes. C'est avec du minerai à 67 p. 100 que l'on a obtenu les meilleurs résultats. Pendant longtemps on s'en est tenu à un minerai à 62 p. 100 (Minnesota Y), dont la composition moyenne était Fe SiO2

Ph

62,16 p. 100. 5,51

0,063 -

-Vers la fin de 1890, et le début de 1891 on employait

un mélange par parties égales de magnétite dure et d'hématite tendre, donnant une mixture à 65 p. '100 de fer, et dont la teneur en silice variait entre 5 et 6 p. '100. Comme matière réductrice, on employait au début du

graphite provenant de Cranston, près de Providence (Rhode Island). Cette substance, qui participe des propriétés du graphite et de l'anthracite, a pour composition.: Graphite Matières volatiles Silice Phosphore.

'78,00 p. 100. 2,60 150;00465

La substitution au charbon de bois du graphite de nranston, qui brûle avec une grande difficulté, constitua un progrès sensible, en diminuant le déchet et la con-

sommation de combustible. L'un des plus graves in csoréi des procédés directs résulte en effet de tendance qu'a le minerai réduit à se réoxyder à- l'air; dans le refroidissement des éponges ferreuses ou des