Annales des Mines (1892, série 9, volume 2) [Image 128]

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LE GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.

LE GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.

Fosse du Retour-Lomprez, 8 février 1817 (Un tué, sept La fosse du Retour-Lomprez rentre en scène blessés). au commencement de 1817 ; le 8 février, une explosion de grisou éclata dans la veine Pleureuse : huit ouvriers furent atteints ; l'un d'eux, un galibot, fut retrouvé mort jour, on ne dans le potia de l'accrochage. « A dater de ce put parvenir à extraire un tonneau de charbon de cette malheureuse fosse », qui fut abandonnée jusqu'en 1828.

son pour que le lendemain, le jour même, un nouvel accident ne se produisît, tant que le mineur aurait au chapeau cette fatale chandelle qui faisait détoner à cha-

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Fosse du Betour-Lomprez, 1818 (Un tué, trois blesUne tentative faite l'année suivante pour rensés). trer dans ses travaux amena une nouvelle explosion. d'une commuTrois ouvriers travaillaient au percement nication d'aérage ; le porion, qui faisait sa tournée de ce. allant côté suivi d'un galibot, « s'avança quelques pas en il ne fut pas à six vers les fronts d'où l'airage venait ; le grisou prenait feu sur sa chanmètres en avant que delle, les brûlait tous à l'exception d'un seul et, dans l'explosion, les bouleversait et jetait le petit galibot dans arrêté par le potia du tonneau où il a été probablement qu'elle La détonation a été si forte le tablier préservatif.

Aussitôt le seul a été entendue comme un coup de canon. la rencontre des ouvriers qui n'avait pas été atteint va à brûlés, les trouve à quelques pas de des malheureux le l'accrochage dans un état pitoyable, alors, certain que et sans petit galibot manquait, le cherche longtemps seul

lumière (il n'aurait osé se servir de la sienne qui était travail), et dans une lanterne restée au lieu où était son

laisse remonter les trois brûlés. Enfin à force de tâtonner, il parvient à trouver ce pauvre petit dans le potia, le prend dans ses bras, l'emporte auprès de sa lumière et après l'avoir bien examiné voit qu'il avait une grande ouverture à la tête et le cou cassé. » C'était la sixième explosion de grisou qui se produisait raiau Retour-Lomprez depuis 1811. Il n'y avait aucune

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que instant le grisou. La Compagnie n'avait plus que deux alternatives, ou modifier son mode d'éclairage, ou renoncer à l'exploitation des fosses grisouteuses.

Conférence du 14 juin 1818. Premier essai de lampe Davy. - Depuis quelques années, les administrateurs se réunissaient à des époques déterminées en conférences (*) où ils étudiaient les questions importantes qui leur étaient soumises au point de vue de l'exploitation. Dans la conférence du 14 juin 1818 fut décidée l'une des innovations les plus importantes qui dussent être apportées dans l'art des mines, « l'introduction de la lampe Davy ». Voici ce que dit à ce sujet le rapporteur de cette conférence

« Monsieur Scipion Perier nous ayant fait emplette de trois lampes destinées à préserver l'ouvrier des dangers du grisou, le directeur d'Anzin à qui elles sont remises s'entendra avec M. Tournelle, mécanicien, suries moyens de s'en servir utilement. « Il paraîtrait d'abord qu'il conviendrait d'en munir les ouvriers chargés d'épousseter (**) les tailles ainsi que ceux qui doivent aller préparer l'ouvrage dans les endroits les plus dangereux. Mais il sera bon que le direc-

teur ait l'attention de se faire représenter ces lampes assez souvent pour s'assurer qu'elles sont en bon état, ,car le moindre dégât au tissu les rendrait pernicieuses. (*) La première conférence eut lieu le 10 novembre 4810. Epousseter ou dépourrer une taille consistait à agiter une barrette ou vêtement en tous les points où pouvait se loger une accumulation de gaz pour déterminer le mélange du grisou et de l'air.