Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 198]

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ÉTUDE SUR LES GÎTES MÉTALLIFÈRES

DE PONTGIBAUD.

vaux effectués dans le district de Pontgibaud; il a été exposé avec détail par M. Guényveau d'abord, par

,des gîtes de Pontgibaud et réussit, par son intermédiaire,

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MM. Rivet et Zeppenfeld ensuite, jusqu'à l'année 1850. A cette époque, les concessions de Pontgibaud étaient entre les mains de la société en commandite Pallu et Cc; cette société, constituée en 1838 avec un capital disponible de

600.000 francs, avait eu à lutter dès ses débuts contre de graves difficultés financières. Elle dut contracter successivement des emprunts de 400.000 et de 250.000 fr.;

les mines de Barbecot et Pranal ayant été noyées successivement en 1844 et 1845, on fut obligé de reporter toute l'activité des travaux à Rosier à partir de cette dernière date. La situation de l'affaire était en réalité des plus précaires au moment où MM. Rivot et Zeppenfeld publiaient leur étude ; les installations d'épuisement étaient insuffisantes et on luttait péniblement contre les eaux. Pour obvier à ce grave inconvénient, on avait préparé le projet d'une grande galerie d'écoulement partant du confluent de la Sioule et du Sioulet avec une pente régulière de Olu,0015 et venant aboutir à Rosier après un parcours

de plus de 18 kilomètres effectué suivant la vallée de la Sioule. Les frais entraînés par un semblable travail auraient été très élevés et le temps nécessaire à son exécution bien considérable à une épo.que où la perforation mécanique et les explosifs puissants n'étaient pas encore en usage. On ne pouvait sérieusement chercher dans l'exécution d'un travail d'aussi longue durée le remède à une situation qui s'aggravait tous les jours ; il fallait avoir recours à

des moyens plus rapides, mais les ressources faisaient défaut à 11, société.

Un des principaux intéressés de l'affaire, M. N. Bontoux, réussit à faire partager à un ingénieur anglais bien connu, M. Richard Taylor, sa confiance dans la valeur

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à trouver en Angleterre les fonds nécessaires au développement des travaux. La constitution de la Société -anonyme des mines et usines de Pontgibaud fut autorisée par un décret du 8 avril 1853, sur la base d'un capital nominal de 5 millions de francs. Les travaux furent repris à Pranal et reçurent à Rosier

,et à Roure une activité nouvelle ; en même temps des' recherches étaient entreprises dans l'espace inexploré .compris entre ces deux centres , distants d'environ 8 kilomètres l'un de l'autre. Ces recherches aboutirent bientôt, en 1854, à la découverte du gîte de Mioche, situé à 2 kilomètres environ au nord de Rosier, puis, un .an après, à celle du gîte de la Grange, entre Mioche et Rosier. En même temps les travaux entrepris à Roure faisaient constater dans la direction du sud un développement considérable et inattendu des gîtes déjà connus. Malgré ces résultats favorables, la situation financière de la société resta médiocrement satisfaisante pendant plusieurs années ; il fallut émettre en 1858 des obligations

pour une somme nette de 250.000 francs. La période prospère ne devait commencer véritablement qu'avec la mise en exploitation du gîte de la Brousse, découvert en 1862; à peine attaqué, ce gîte fournit des quantités considérables de minerai très argentifère; en même temps la production de Roure se développait dans une proportion considérable. Aussi la Société de Pontgibaud fut-elle en mesure, dans la période 1863-1879, de distribuer à ses actionnaires une somme totale de 6.400.000 francs. Pendant cette période si prospère, on n'avait peut-être pas poussé les travaux d'exploration avec toute l'activité nécessaire: on comptait sans doute sur le développement en profondeur des colonnes riches exploitées près de la surface. Mais les niveaux inférieurs se montrèrent en général moins productifs et surtout moins riches en