Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 135]

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TRAVAUX DE LA COMMISSION AUTRICHIENNE.

Ces quantités d'air doivent être évaluées d'après le débit des retours d'air. Dans les mines peu ou moyennement grisouteuses, à

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très forte extraction, la quantité d'air ne doit pas descendre au-dessous de 1 mètre cube par minute et tonne

extraite en vingt-quatre heures, les ventilateurs devant d'ailleurs être installés de façon à pouvoir majorer ce débit de 25 p. 100 dans les cas exceptionnels (irruption de gaz, explosions, etc.). Aucun retour d'air partiel ne doit dépasser la teneur maxima de grisou admise pour le retour d'air général; aussi les retours d'air partiel doivent être observés couramment aussi bien que le retour d'air général, avec des lampes de sûreté, notamment la lampe Pieler (confiée seulement à des hommes prudents et expérimentés) et dont les indications devront être contrôlées par des analyses chimiques, qui seules peuvent donner un résultat rigoureusement exact. Les analyses sont absolument néces-

saires pour avoir la teneur en acide carbonique et les très faibles teneurs en grisou, non perceptibles avec les lampes, qui, pour les mines à poussières très inflammables, sont une cause importante de danger. En conséquence, les mines grisouteuses doivent être tenues de faire des analyses de leurs retours d'air à des intervalles périodiques réglés par l'administration ; elles devront tenir à jour des plans d'aérage et des registres où seront inscrits le volume et la vitesse des courants d'air, ainsi que la hauteur barométrique observée chaque jour. En cas d'augmentation de gaz ou d'abaissement rapide de la pression atmosphérique, on devra renforcer le volume d'air introduit dans la mine s'il est à craindre que

la teneur en gaz du retour d'air dépasse le maximum prescrit ou que l'aérage des chantiers devienne insuffisant.

MINES DE HOUILLE DE LIN-SI (CHINE).

Depuis le mois de janvier 1891, les mines de Lin-si sont reliées par un embranchement au chemin de fer de Kai-ping. Ces mines, comme celles de Tang-shan, étaient autrefois exploi-

tées par les gens du pays. Ils retiraient à bras d'hommes, d'un puits d'environ 120 pieds de profondeur, du charbon en quantité à peine suffisante pour la consommation de quelques villages. La

Compagnie de Kai-ping, il y a environ cinq ans, fit faire dans cette région un sondage de 300 pieds de profondeur. Le charbon extrait fut jugé de très bonne qualité, et on put constater, en même temps, par l'étude comparée des mines de Tang-shan et des sondages faits à Lin-si, qu'il se trouvait, entre ces deux points, un gisement houiller renfermant 400 millions de tonnes envinin. En 1889, l'exploitation fut commencée et on creusa un second puits, qui atteindra 600 pieds de profondeur. D'après les renseignements fournis par M. Griffon, ingénieur des ponts et chaussées, qui a visité récemment les houillères de Lin-si, les deux puits sont déjà munis de machines d'extraction, de pompes d'épuisement et de ventilateurs centrifuges. Depuis quelques mois on a commencé àpoutrer les galeries qui aboutissent au puits de 300 pieds. L'exploitation n'a cependant pas encore

atteint un grand développement; il n'a été extrait jusqu'ici que 38.000 tonnes de charbon, soit, en moyenne, 100 tonnes par jour. Mais dès que le réseau des galeries souterraines se sera étendu, ces puits pourront produire 1.200 tonnes par vingt-quatre

heures. La Compagnie se propose, en outre, de construire, à deux kilomètres des puits actuels, un autre puits de 1.000 pieds de profondeur muni des machines les plus perfectionnées et pouvant fournir 2.000 tonnes de charbon par jour. Le charbon est vendu à raison de 1 tai:d (environ 8 francs) la tonne sur le carreau de la mine et est transporté par voie ferrée au port de Tang-kou et sur le marché de Tien-tsin. (Extrait d'un rapport adressé à M. le Ministre des affaires étrangères par M. le Consul de France à Tien-tsin.)